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Une salle de concert pas comme les autres !

Lorsque le New Penelope ouvre ses portes sur la rue Sherbrooke en 1967, personne n’avait jamais rien vu de tel ! Son design était indéniablement inhabituel pour l’époque.

Photo en noir et blanc datant de 1966 de l'artiste François Dallegret assis sur un banc, les jambes relevées de côté, à sa grande table à dessin, en train de travailler sur des projets.

Dallegret à sa table à dessin pour l’Expo 67, 1967

Un nouveau designer en ville

En 1963, un jeune artiste français, François Dallegret, quitte Paris en direction des États-Unis. Après avoir vécu quelque temps au Chelsea Hotel, à New York, il s’installe à Montréal. Son premier projet architectural est la conception de Le Drug, une pharmacie/discothèque/restaurant/galerie sur la rue de la Montagne, au centre-ville de Montréal, en 1965. Le Drug, ainsi que son travail avant-gardiste pour l’Expo 67 et d’autres projets, lui ont valu une réputation d’artiste et de designer original et excentrique. L’imagination extraordinaire de Dallegret lui permet de s’imposer rapidement sur la scène culturelle et sociale de Montréal.

Écoutez l’extrait audio avec la transcription : « Super Party : Le lancement alternatif de l’Expo 67 de Dallegret ».

De Le Drug au New Penelope

Photographie en noir et blanc d'un homme à lunettes allongé sur une alcôve blanche moulée et incurvée, un bras pendant. Des tables blanches moulées sont visibles au premier plan. Un néon blanc provenant d'une forme tubulaire est suspendu au plafond au centre de l'image.

Dallegret allongé dans Le Drug, café-restaurant-discothèque, 1965

Gary Eisenkraft faisait partie de la foule branchée qui fréquentait Le Drug à l’époque. Il fut séduit par son décor futuriste. En décembre 1966, il engage donc Dallegret pour concevoir l’intérieur du nouveau New Penelope sur la rue Sherbrooke.

Écoutez l’extrait audio avec la transcription : « Le Drug, un design signé Dallegret ».

Document dactylographié de deux pages. Un logo en haut de la première page représente une voiture de collection du début du 20e siècle, tandis qu'un graphique représentant des cercles concentriques figure en haut de la deuxième page dactylographiée.

Contrat et facture de Dallegret pour la conception du New Penelope, 1967

 

L’échéancier et le budget du projet étaient serrés et contraignants. Heureusement, Dallegret a imaginé une solution minimaliste, flexible et adaptable. Il conçoit l’espace en utilisant un système d’échafaudage métallique avec des luminaires industriels et des banquettes faites de planches de bois.

Photographie grand angle en noir et blanc très contrastée de l'intérieur complètement vide de The New Penelope, montrant des rangées de bancs et des luminaires lumineux suspendus à des échafaudages.

Intérieur du nouveau New Penelope sur la rue Sherbrooke, 1967

La scène et les sièges étant mobiles, la configuration de la salle pouvait s’adapter en fonction des groupes musicaux et des concerts. Lorsque les lumières aveuglantes s’allumaient entre deux performances, le public découvrait un enchevêtrement de câbles et d’équipements électroniques. Avec son esthétique résolument industrielle, Dallegret avait réinventé le café de l’époque.

Je suis très branché sur le côté temporaire, sur le côté rapide, au côté des choses qui apparaissent, disparaissent, etc.

– François Dallegret (entretien avec ARCMTL, 2015)

Écoutez Louis Rastelli en discussion avec François Dallegret, en 2015, au sujet des principes l’ayant guidé dans le design intérieur original du New Penelope, sur la rue Sherbrooke, en 1966 :

Écoutez l’extrait audio avec la transcription : « Le nouveau New Penelope raconté par son designer ».

Plusieurs anciens spectateurs du New Penelope s’accordent à dire que les sièges n’étaient pas très confortables. Malgré tout, une fois la musique commencée, le reste importait peu!

Si les intérieurs de Le Drug et du New Penelope n’existent plus, d’autres projets de Dallegret font toujours partie du paysage visuel de Montréal, comme ses bancs extérieurs en béton au Stade olympique (1978) et le logo du Centre canadien d’architecture.