Passer au contenu principal

La scène du Village du Carré Saint-Louis

La zone aux abords de la rue Stanley, autrefois l’un des hauts lieux de la vie nocturne du centre-ville de Montréal, est en déclin dès le milieu des années 1960. Le paysage urbain de Montréal est également en train de subir des changements majeurs. Plusieurs clubs ferment leurs portes – dans certains cas pour faire place à de grandes aires de stationnement. En 1967, le New Penelope déménage lui-même de la rue Stanley au 378 rue Sherbrooke Ouest, dans un quartier surnommé le Village du Carré Saint-Louis.

Carte dessinée à la main de la région du Village Carré Saint-Louis. Des textes manuscrits et des petits dessins illustrent les lieux clés de la carte.

Carte du Village du Carré Saint-Louis, circa 1970

 

Ce quartier, situé entre l’Université McGill et la rue Saint-Denis, devient un havre pour les hippies et les artistes à la fin des années 1960. Le New Penelope se joint ainsi à d’autres café-bars et commerces qui s’adressent à la contre-culture de l’époque. On y trouve notamment l’Association espagnole, la boutique Purple Unknown, le magasin de disques Phantasmagoria et la boutique Live from Earth.

Photographie en noir et blanc d'une devanture de magasin avec une enseigne faite à la main avec le nom du magasin en lettres arrondies épelant Live from Earth.

Devanture de la boutique Live From Earth, rue Prince-Arthur, 1974

Publicité en noir et blanc pour le magasin de disques Phantasmagoria, illustrée d'un symbole circulaire inspiré du mandala.

Publicité pour le disquaire Phantasmagoria, 1973

 

 

 

 

 

 

Dans l’est de la ville, les hippies se sont regroupés rue Saint-Denis, aux alentours du Carré Saint-Louis où ils ont fondé leur propre république. Malheureusement pour eux, l’armée officielle, la Gendarmerie montréalaise, les déloge tous les soirs.

– Montréal Insolite. Un guide pour oiseaux de nuit (1974), p.56.

Le quartier accueille des poètes, des auteurs et des intellectuels qui pensent et écrivent dans les deux langues officielles. Des centres d’artistes autogérés et d’autres collectifs commencent à se former. Des journaux et des magazines locaux, tels que Logos, Mainmise et Local Rag y sont publiés. Écoutez l’historien Malcolm Reid décrire l’un des lieux emblématiques du quartier.

Écoutez l’extrait audio avec la transcription : « Malcolm Reid se souvient de l’Association espagnole, la bohémienne ».

Publicité en noir et blanc dessinée à la main avec le visage d'un enfant souriant sur le côté gauche et un lettrage volumineux dessiné à la main sur le côté droit, avec un dessin d'un narguilé au centre.

Annonce pour la boutique hippie Purple Unknown, 1968

Les magasins de vêtements et autres petits commerces locaux répondaient aux besoins des habitants et de leur communauté. C’était une sorte de village alternatif, avec son propre écosystème, reflétant les idéaux de l’époque.

Écoutez l’extrait audio avec la transcription : « Garth Gilker et son People’s Yellow Pages ».

Gary Eisenkraft était-il un visionnaire ou a-t-il simplement eu de la chance en s’installant au coin de la rue Sherbrooke et de l’avenue du Parc ? Il semblait en tout cas très au fait des dernières tendances de l’époque. Mais il n’était pas surprenant de voir ce quartier devenir un foyer pour les arts, puisque de nombreux artistes s’y trouvaient déjà depuis plusieurs décennies.

L’École des Beaux-arts et l’Université McGill en avaient fait depuis longtemps un quartier riche en étudiants. L’ouverture de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et du CÉGEP du Vieux-Montréal, au tournant des années 1970, accroît d’autant plus le nombre de jeunes résidents dans le quartier.