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Histoires d’employés

Lorsque Gary ouvre son nouvel établissement sur la rue Sherbrooke avec son partenaire Bob McKenzie, il n’a aucun mal à trouver des employés fidèles parmi les jeunes qui fréquentent son établissement de la rue Stanley.

L’une d’entre elles était Suzanne McCarrey, qui se souvient de ses débuts au New Penelope :

Je vivais à la maison et je ne pouvais y travailler que les fins de semaine. Mes parents m’ont dit : « D’accord, tu peux travailler là-bas, mais ton frère devra venir te chercher à minuit ». Ou à la fermeture, à minuit ou à une heure, je ne sais plus. Et comme il conduisait un taxi, il me ramenait à la maison. C’était comme ça, l’entente. Oui, c’était ça l’entente. (…) J’étais encore mineure. Oui. J’avais 16 ans.

– Suzanne McCarrey (entretien avec ARCMTL, 2021)

Photographie carrée en noir et blanc montrant un espace bien éclairé où plusieurs groupes de personnes se côtoient sur de longs bancs en bois. Au premier plan, une jeune femme vide un cendrier

Une serveuse au New Penelope sur la rue Sherbrooke, 1967

 

Avec son espace plus vaste, l’établissement de la rue Sherbrooke permettait d’accueillir des centaines de personnes pour les concerts les plus populaires. Cela voulait aussi dire qu’il fallait servir des boissons à des centaines de personnes et vider leurs cendriers. Suzanne se souvient de ce que c’était que de servir aux tables au New Penelope :

Écoutez l’extrait audio avec la transcription : « Être serveuse au New Penelope ».

Allan Youster travaillait comme portier avant de passer en cuisine, préparant du café et du chocolat chaud pour le public.

Allan Youster sourit à la caméra, dans un espace galerie d'art, debout à côté d'une affiche encadrée annonçant un concert au New Penelope

Allan Youster devant une affiche des Fugs qu’il a prêtée pour une exposition d’affiches de concerts en 2015

 

Il y avait des serveuses, toujours deux ou trois. Les soirs de grande affluence, il y en avait trois. On ne gagne de l’argent qu’en vendant du café et du chocolat chaud, de la limonade et du jus d’orange. Il y a là 200 à 300 personnes qui ont soif et c’est là que tu fais de l’argent. Les billets servent à payer le groupe – il faut payer le loyer et se payer soi-même!

– Allan Youster (entretien avec ARCMTL, 17 juillet, 2015)

Les spectateurs devaient souvent faire la queue à l’extérieur, sur le large trottoir de la rue Sherbrooke, avant d’entrer dans un petit vestibule pour présenter leur billet. Ils passaient ensuite par une deuxième porte pour entrer dans la salle principale et choisir une place sur un banc pour s’asseoir. Richard King, un ami d’enfance de Gary, s’occupait de récupérer les billets à la porte pendant les concerts. Il se souvient de l’esprit collégial qui régnait alors qu’il travaillait avec sa collègue Daphne et son patron Gary.

Écoutez l’extrait audio avec la transcription : « Un lieu de travail collégial ».

Un homme de grande taille portant des lunettes, un costume et une cravate de couleur pâle se tient devant un microphone et fait une annonce sur la scène du New Penelope, avec un musicien visible derrière lui d'un côté et un piano de l'autre

Gary Eisenkraft introduit Muddy Waters au New Penelope, 1968

 

Je n’ai vraiment aucun souvenir de Gary ou de Daphné en tant qu’employeurs. En principe, ils étaient mes supérieurs, mais je pense qu’aucun d’entre nous ne le voyait vraiment de cette façon.

– Richard King (entretien avec la sœur de Gary, Harriet Eisenkraft, 2015)

 

Cette exposition virtuelle n’aurait jamais vu le jour sans les collections personnelles d’anciens employés, d’amis ou de fans du New Penelope qui, comme Allan Youster, ont généreusement prêté ou légué leurs documents d’archives.