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Du rock pour tous les âges

Photographie en noir et blanc de Paul Butterfield et de deux membres de son Blues Band, vus du côté de la scène lors d'un concert au New Penelope

Paul Butterfield Blues Band enflammant la scène du New Penelope, 1968

 

Ce n’est qu’en 1971 que l’âge légal pour consommer de l’alcool au Québec est abaissé de 21 à 18 ans. Cette politique rend le New Penelope d’autant plus populaire auprès des moins de 21 ans de l’époque. Michael Cahill était l’un de ces habitués, un jeune en école secondaire qui avait la chance d’habiter non loin du café. Ses amis se réunissaient chez lui avant de se rendre à pied aux concerts de certains de leurs groupes préférés, comme le Paul Butterfield Blues Band.

Écoutez l’extrait audio avec la transcription : « En marchant vers le New Penelope ».

Michael Nerenberg et Michael Bunting se souviennent également d’avoir passé du temps en compagnie du groupe musical The Fugs, après l’un de leurs concerts :

Chez moi, on avait eu une fête avec The Fugs qui sortait tout droit de Reefer Madness. Si vous deviez faire un film pour mettre en garde les gens contre la drogue, ça aurait été cette fête-là. C’était, tu sais, il y avait des stroboscopes partout, il y avait un bol de punch avec du LSD, des brownies au pot, il y avait Tuli [Kupferburg] et Ed Sanders [des Fugs]… Ils vivaient pleinement leur musique!

– Micheal Nerenberg (entretien avec ARCMTL, 3 juin, 2021)

Photographie en noir et blanc représentant trois membres du groupe The Fugs chantant dans des microphones sur la scène du New Penelope, dans l'obscurité

Les Fugs au New Penelope, 1967

Dépliant couleur annonçant un concert des Fugs au New Penelope, avec un grand titre à rayures rouges, blanches et bleues, suivi d'une photo noir et blanc en gros plan des visages des membres du groupe. Les détails sont imprimés en violet au bas de l'affiche

Un dépliant publicitaire pour le concert des Fugs au New Penelope, 1968

 

Au cours de l’hiver 1967, Peter Lebensold commençait tout juste à publier son magazine de cinéma Take One lorsqu’il passe devant le New Penelope et prend une chance en assistant à un concert d’un artiste inconnu dont le nom figure sur la marquise :

(…) c’était épelé J-O-N-I Mitchell et je me souviens très bien que je n’avais aucune idée si c’était Johnny ou Joanie. Et, en fait, j’ai probablement supposé que c’était Johnny Mitchell, et en entrant, si je me souviens bien, il y avait peut-être 10 personnes assises là, presque tous des hommes, je pense. Et elle était là, vous savez, à trois mètres. […] Et, vous savez, avec de longs cheveux et son air très californien et sa douceur, et nous sommes tous tombés amoureux.

– Peter Lebensold (entretien avec ARCMTL, 2021)

Publicité avec un texte promotionnel sous le nom Joni en gras présente un gros plan en noir et blanc de Joni Mitchell

Extrait du bulletin d’information du New Penelope, février 1968

Jeune étudiant, Pierre Huet fréquente également le New Penelope. En 1967 et 1968, il s’efforce d’assister à autant de concerts que possible au New Penelope en tant qu’abonné. Cette période constitue une véritable initiation à l’écriture musicale grâce aux légendes de la musique qu’il y voit se produire. En 1974, il écrit déjà des chansons aux côtés du groupe rock montréalais Beau Dommage qui connaît un énorme succès. Leur succès est officiellement reconnu en 2017, lorsque les membres du groupe, y compris Huet, furent intronisés au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens. Écoutez Pierre Huet parler de sa rencontre avec Joni Mitchell au New Penelope :

 

Écoutez l’extrait audio avec la transcription : « La déesse du New Penelope ».

Même si le New Penelope avait une politique d’accès accueillant le public de tous âges, certains parmi les plus jeunes clients redoutaient encore l’opinion de leurs parents quant à leur fréquentation d’une salle de concert du centre-ville. L’artiste montréalaise Susan Shulman explique :

J’allais uniquement dans les endroits où l’on ne servait pas d’alcool. C’est pourquoi j’étais au [Café] Prag et au Penelope. C’était l’histoire classique : je disais à mes parents que je restais chez mes amies, et elles disaient à leurs parents qu’elles restaient chez moi. Ils ont fini par se parler. Mais nous étions dans ces endroits, avec ces amis, toute la soirée. C’était les week-end, le vendredi ou le samedi soir. Il y avait toujours de la musique au Penelope. C’était toujours plein à craquer.

– Susan Shulman (entretien avec ARCMTL, juin 2015)

Des jeunes hommes et des jeunes femmes sont assis sur des bancs sur cette photo en noir et blanc prise au New Penelope

Jeune public à un concert au New Penelope, 1968