Pour sauver le New Penelope
Date : 22 août 1968
Crédit : journal La Presse, v. 84, no 196, p. 10
Cet article du journal La Presse présente les difficultés financières du New Penelope et annonce une collecte de fonds pour le soutenir.
Transcription :
Pour sauver le New Penelope
Le New Penelope est en difficulté financière. La petite entreprise située à l’angle des rues Sherbrooke et Hutchison, spécialisée dans la musique populaire dite d’avant-garde, a besoin de 22 000 $ pour répondre aux demandes de ses créanciers, nous a indiqué hier son directeur, Gary Eisenkraft, lors d’une conférence de presse.
M. Eisenkraft, âgé d’une trentaine d’années, croit fermement au « rôle artistique et social » d’une institution comme le New Penelope. Il est entouré d’amis qui l’aident dans son travail (souvent bénévolement parce qu’ils y croient aussi !), et il aimerait que le public fasse de même.
« Nous essayons de faire venir à Montréal les meilleurs artistes et groupes de musique populaire contemporaine, mais nous n’avons pas le soutien du public dont nous avons besoin. C’est comme si les gens étaient devenus très résistants à tout ce qui est nouveau, et c’est maintenant plus que jamais le moment pour les gens de montrer s’ils veulent quelque chose comme le New Penelope. S’ils le veulent, qu’ils le montrent, sinon nous ferons faillite ».
Le directeur de New Penelope souligne que son entreprise est enregistrée en tant qu' »organisme à but non lucratif ».
Cela lui a permis de déposer une demande de subvention auprès du Conseil des Arts du Canada, qu’il attend toujours.
« Nous ne servons pas de boissons alcoolisées, mais seulement du café et des jus de fruits. Nous avons un public âgé de 15 à 40 ans, mais surtout d’une vingtaine d’années, bien sûr, et nous leur proposons le meilleur de la musique populaire actuelle. Je pense que nous jouons un rôle non négligeable dans notre société ».
Depuis sa création, le New Penelope a présenté des artistes et des groupes aussi connus que The Fugs, Lynn County Blues Band, The Sidetrack, Sonny Terry and Brownie McGhee, Earth Opera, mais aussi des Canadiens comme Gordon Lightfoot, lan et Sylvia et Louise Forestier.
Cette semaine, il présente le Paul Butterfield Blues Band. Pour la saison à venir, un certain nombre d’autres artistes et groupes importants ont été approchés.
« Mais pour continuer à fonctionner, nous avons besoin du soutien du public », déclare Eisenkraft.
À cette fin, « un groupe de créanciers sympathisants et d’amis du club » (selon un communiqué de presse) a créé la Société pour la préservation de la nouvelle Pénélope.
Le club ne servant pas de boissons alcoolisées, ses seuls revenus proviennent des droits d’entrée (deux ou trois dollars, selon le spectacle) et de la vente de café et de jus de fruits. Vous pouvez devenir membre de la Société pour la protection du New Penelope pour deux dollars, et la carte de membre vous donne droit à certaines réductions sur le prix d’entrée.
Soirée de collecte de fonds
Le dimanche, de 6 heures à minuit, une grande soirée de collecte de fonds aura lieu à la loge même.
Plusieurs groupes se produiront : Albert Failey Blues Band, The Canna Balie, Steven J. Quertet, Canna Balie, Steven J. Quertet, Three is a Crowd, Willy Dunn et Jesse Winchester,
Eric Randolph Trio et Mozart Group. Parallèlement, plusieurs personnalités montréalaises prendront la parole, dont les imprésarios Marc Latraverse et Samuel Gesser et le populaire disc-jockey Michel Trahan. Les recettes de la soirée seront versées à la SPNP.