Le Penelope vise une clientèle adolescente
Date : 9 octobre 1965
Crédit : journal The Gazette
Gary Eisenkraft voulait que ses cafés soient des espaces accueillants pour les adolescents qui aiment la musique. Son nouveau café, le Penelope, ne fait pas exception. Cet article relate l’histoire de l’ouverture de ce nouveau lieu en 1965.
Transcription :
Le lieu de nuit de Gary s’adresse à une clientèle adolescente
par GARY McCARTHY
Presse Canadienne
Gary Eisenkraft, 20 ans, de Montréal, qui a passé cinq ans à faire du folksinging à travers le Canada et les États-Unis, a ouvert un café au centre-ville de Montréal en mettant l’accent sur les jeunes.
« J’ai ouvert ce café parce que je me suis dit que les adolescents n’avaient nulle part où aller », explique-t-il.
« Ils sont bousculés et maltraités lorsqu’ils sortent quelque part, mais ici, nous les traitons avec respect.
D’après ses propres observations, les adolescents « sont plus matures » en tant que groupe que les adultes et ils sont extrêmement « sérieux si on leur en donne l’occasion ».
Son café, The Penelope, est une pièce faiblement éclairée mesurant environ 1,5 m sur 1,5 m et pouvant accueillir environ 55 personnes. Mais jusqu’à 70 personnes parviennent à s’y glisser pour assister à un spectacle. Des bouteilles cassées, utilisées comme abat-jour, tapissent le plafond. La seule contribution à l’art moderne est un triple cercle de tubes de cuivre avec un robinet d’eau à son extrémité.
Il prévoit également de réserver une soirée – le lundi ou le mardi – à la projection de « films d’époque ». Il a précisé que ces films présenteraient des « oldies » tels que W.C. Fields et d’autres comédiens bien connus d’une autre époque.
Gary, qui chante régulièrement dans son café, souhaite surtout engager des chanteurs folkloriques canadiens pour se produire dans son club d’adolescents « parce que, avouons-le, les Canadiens n’ont pas beaucoup d’occasions ». Mais il s’arrange aussi pour faire venir des artistes folk américains tels que les Greenbriar Boys, Mike Seeger et bien d’autres.
Le jeune homme, qui affirme avoir les cheveux les plus longs de la région de Montréal, a commencé à chanter en « prenant simplement une guitare et en chantant ». Au cours des cinq dernières années, il a chanté sur les campus universitaires et dans un assortiment de cafés consacrés à la musique folk au Canada et aux États-Unis.
« On peut dire que je me suis produit dans à peu près tous les États américains que l’on peut nommer », dit-il.