Allan Youster, à propos du Bonaventure Curling Club
Image : Affiche annonçant un concert au Bonaventure Curling Club de Montréal, 1967. Collection Alex Taylor. Avec l’autorisation d’Alex Taylor
Transcription : Le Grand Bash de Bonaventure ! / avec six grands groupes / The Rabble / The Ashbury District / Simple Simon and the Piemen. / The Munks / The Influence / The Orange Tangerine Toilet / Le samedi 17 juin / Prix 1,75 $ ou avec coupon 1,50 $ / Présenté par Groups and Sound Service !
Crédit : Collection ARCMTL. Entretien réalisé à Montréal le 26 novembre 2015 avec Allan Youster par Louis Rastelli, directeur d’ARCMTL.
Durée : 1:55 min
Extrait d’un entretien avec Allan Youster, ancien portier du New Penelope. Il nous fait part de son enthousiasme pour les concerts d’une journée entière auxquels il assistait lorsqu’il était adolescent dans les années 1960.
Au courant des années 60, il était courant de voir des concerts d’une journée entière dans des lieux susceptibles de rassembler un grand nombre de jeunes. Il s’agit souvent de grands espaces ou de salles qui n’ont pas été conçus à l’origine pour accueillir des concerts : arènes, gymnases, salles communales, stationnements, etc. Le Bonaventure Curling Club de Montréal lui-même a été transformé en grande salle de concert pour les adolescents. On pouvait s’y rendre pour voir plusieurs groupes populaires par spectacle, venant généralement de Montréal, Toronto et Ottawa. Ce lieu permettait aux groupes de gagner en visibilité auprès des médias montréalais et leur offrait la possibilité de côtoyer d’autres groupes locaux. Ce concert au Bonaventure Curling Club de Montréal à l’été 1967 en est un bon exemple. Il met en vedette une dizaine de groupes locaux d’affilée, dont The Rabble et The Munks.
Transcription :
Allan Youster : Eh bien, les spectacles dont je me souviens à l’école secondaire, c’était le Bonaventure Curling Club – pour moi, c’était ça !
Nous connaissions toujours quelqu’un qui avait une auto. Un immense stationnement et des milliers d’adolescents ! Des milliers ! À Montréal, c’est là que ça se passait ! C’était à l’époque du Penelope sur Stanley. Le Bonaventure était L’ENDROIT pour nous à [Ville] St-Laurent et les gens venaient de PARTOUT, et il y avait 8 groupes ! Ce n’était pas si spécial, à part le fait qu’il y avait TANT de monde. Je veux dire, le son était caverneux – je le répète, le son était mauvais !
Je me souviens d’un groupe qui s’appelait The Munks et qui avait repris « She’s Not There » des Zombies avant qu’on ne l’entende ici [à la radio]. Tous les groupes, The Haunted, MG & The Escorts, ils ont fait venir des groupes de Toronto, mais rien n’était aussi impressionnant que LA FOULE elle-même ! C’était cette foule d’adolescents, le scénario du stationnement, c’est-à-dire les gars courant après les filles, les filles courant après les gars, les filles cherchant le trouble, les gars cherchant le trouble, de l’alcool, des drogues – pas de drogues – s’il y avait de la drogue, c’était tellement discret qu’on ne l’a pas su.
C’était vraiment l’école secondaire mais en plus explosif, c’était comme une boom du lycée avec de l’alcool, c’est comme… Les booms des écoles secondaires avaient des groupes de musique, je me souviens, ouai, [l’école secondaire] Winston Churchill avait des groupes de musique, l’école secondaire Saint-Laurent avait des groupes de musique.
Louis Rastelli : Des noms de groupes dont vous vous souvenez ?
Allan Youster : Les groupes [rires] étaient encore plus localisés. Mais à l’époque, un groupe pouvait être local pour un lycée et quatre coins de rue plus loin [rires], personne ne les connaissait ! La scène locale était donc très amusante. Parce que, de nos jours, il est difficile d’avoir une scène locale sur quatre coins de rue. Ça ne dure pas longtemps. Ils se retrouvent donc très vite sur Internet.