Super Party : Lancement alternatif de l’Expo 67 de Dallegret
Image : Affiche du Super Party de Dallegret à la Place Bonaventure, 27 avril 1967. François Dallegret, James McElheron (créateurs), droits réservés 1967. Collection ARCMTL
Transcription : SUPER PARTY / L’Expo est là ! Dansons ! The Blues Project / Lothar & The Hand People / Suzanne Verdal / Tiny Tim / Place Bonaventure / Jeudi 27 avril / 22 h à 4 h / Entrée 2 $ par personne. / Au profit de la Fondation « Journées Expo 67 Days » lancée par Dallegret et les artistes, architectes, décorateurs, entrepreneurs, ingénieurs, constructeurs, cinéastes, écrivains, coiffeurs, acteurs, le monde du théâtre, de la télévision, de la radio, de la mode et de la jeunesse.
Crédit : Collection ARCMTL. Entretien réalisé à Montréal le 30 septembre 2015 avec François Dallegret par Louis Rastelli, directeur d’ARCMTL.
Durée : 1:35 min
Extrait d’un entretien avec François Dallegret, designer et architecte, impliqué dans la conception d’éléments d’Expo 67 ainsi que dans Le Drug et The New Penelope.
Si François Dallegret est surtout connu pour ses talents de designer, il a fait parler de lui pour l’organisation de la mémorable Super Party à la Place Bonaventure en 1967. Cette fête clandestine d’ouverture de l’exposition universelle Expo 67, un « Off-Expo 67 » en quelque sorte, visait à offrir aux jeunes un événement plus accessible et moins formel que l’ouverture officielle d’Expo 67 sur l’île Saint-Hélène. Impliqué dans le milieu artistique et musical de l’époque, Dallegret réussit à faire venir des groupes américains excentriques tels que Tiny Tim et Lothar and the Hand People. Dans l’extrait suivant, Dallegret raconte à ARCMTL comment est née l’idée du Super Party.
Transcription:
Louis Rastelli : Ça m’amène à demander, c’est particulièrement impressionnant le concert que tu as réussi à organiser au printemps 1967.
François Dallegret : Um, hum.
Louis Rastelli : C’est pas n’importe qui — [tu as invité] Tiny Tim, Blues Project, Lothar and the Hand People. En bref, c’est quoi qui t’as motivé premièrement de tenir un party ? Je présume, est-ce que t’étais exclu du party officiel, malgré avoir construit — ?
François Dallegret : Non, c’est pas ça. C’est que l’Expo 67 ouvrait et on estimait qu’il fallait qu’on fasse notre ouverture à NOUS.
Louis Rastelli : À NOUS, ça veut dire les jeunes, les jeunes artistes, le milieu des artistes ?
François Dallegret : Pour les jeunes, pour ceux qui ont travaillé à l’Expo 67, pour ceux qui étaient mêlés à cette grande aventure, etc.
Louis Rastelli : Ok, ok. Donc je présume, il y avait beaucoup d’autres jeunes designers, architectes…
François Dallegret : Ah, évidemment, on ne voulait pas participer à l’ouverture « officielle » de l’Expo 67.
Louis Rastelli : Avec la cravate et tout.
François Dallegret : Ouais, tout ça. Donc c’était une sorte de grande fête qu’on avait organisé comme ça. Et ça s’est fait comme ça… Hand People, Tiny Tim… ça c’était fantastique !
Louis Rastelli : Tu les trouves comment à l’époque les noms du booking ?
François Dallegret : J’allais à New York régulièrement, de toute façon, je connaissais tous ces gens-là, de toute façon. Donc c’est comme ça que ça s’est passé. Et moi j’habitais au Chelsea, à New York, j’étais à l’Hôtel Chelsea. Il y avait The Band qui était là. Et je connaissais Robbie Robertson.
Louis Rastelli : Ah, oui, ok !
François Dallegret : C’est un ami. Donc, c’est par lui sans doute que j’ai eu des contacts, etc. Ça s’est passé comme ça. [Rires.]