Montreal People’s Yellow Pages avec Garth Gilker
Image : Carte du Village du Carré Saint-Louis, hiver 1973. Montreal People’s Yellow Pages, p. 47-48. Collection ARCMTL
Crédit : Collection ARCMTL. Entretien réalisé au Café Santropol à Montréal en octobre 2015 avec Garth Gilker par Louis Rastelli, directeur d’ARCMTL.
Durée : 1:33
Garth Gilker, éditeur du guide Montreal People’s Yellow Pages raconte à ARCMTL comment il a catalogué le quartier alternatif de la ville qui a prospéré entre l’été de l’Expo 67 et celui des Jeux olympiques de 1976.
(La carte de 1973 ci-dessus, tirée du guide Montreal People’s Yellow Pages, de Garth Gilker, identifie quelques-uns des nombreux « head shops » de Montréal, situés pour la plupart sur la rue Prince-Arthur, au cœur du Village du Carré Saint-Louis. Ces boutiques d’accessoires pour fumeurs sont issues directement du mouvement hippie et reflètent l’augmentation de la consommation de drogues chez les Montréalais au tournant de la décennie).
Transcription:
Louis Rastelli : Vous avez mentionné avoir été inspiré à Amsterdam, mais vous n’avez pas mentionné les publications que vous y avez vues. Était-ce dans le Red Light District ?
Garth Gilker : Je pense que cela s’appelait les Amsterdam Yellow Pages, et il y en avait aussi une de San Francisco, le Whole Earth Catalogue sortait à la même époque. On pouvait voir qu’ils étaient imprimés en petits tirages, c’est ce qui m’a donné l’idée, je savais que je pouvais faire la même chose. J’ai donc abandonné l’université et j’ai décidé de faire les Montreal People’s Yellow Pages.
Louis Rastelli : J’aime la façon dont les People’s Yellow Pages présentent un mélange de vie nocturne et de choses amusantes, mais aussi des ressources importantes comme des cliniques de santé qui pratiquent l’avortement…
Garth Gilker : Et le prix de la marijuana & et du haschisch. À l’époque, personne n’imprimait ces informations.
Louis Rastelli : Est-ce pour cela qu’il y a un certain anonymat, et qu’il y a une boîte postale ?
Garth Gilker : Oui, c’est la station « G » – C’était à l’angle de Clark et de Pine Avenue, dans ce bâtiment au coin sud-ouest. C’était notre bureau de poste, puis c’est devenu un bar, je crois qu’il s’appelait Secrets ou quelque chose comme ça.
Louis Rastelli : À l’époque, une boîte postale était considérée comme sûre… Quelle sorte d’équipe de recherche avez-vous constituée pour vous assurer, par exemple, que les prix de la marijuana étaient corrects ?
Garth Gilker : Moi ! J’ai fait toutes les recherches. (sourires)