L’histoire d’une chute
Date : décembre 1968
Crédit : The Montrealer
Cet article relate en quelques mots la courte vie du New Penelope, de son succès jusqu’à sa chute.
Transcription :
(Légende de la photo)
GARY EISENKRAFT
Il était directeur général du New Penelope. Ses co-directeurs étaient Robert MacKenzie et Nathaniel Katz. Le club comptait quinze employés, tous âgés de moins de vingt-cinq ans… comme Eisenkraft lui-même. Le Montréalais les remercie d’avoir pardonné à leur public plus qu’à leur argent de la musique.
(Article)
La « Nouvelle Pénélope »
par Chris Collyer
On peut désormais affirmer que le New Penelope a été un succès sur tous les plans, sauf sur le plan financier. Le club jouit d’une grande popularité auprès des étudiants et des jeunes de Montréal et d’une excellente réputation dans tout le Canada.
Dès son ouverture, le club est criblé de dettes. Constitué en société en janvier 1967, il a reçu une charte de la province de Québec pour fonctionner en tant qu’établissement privé à but non lucratif, dans le but de maintenir la musique en tant qu’art du spectacle progressif à Montréal et d’offrir le meilleur de la musique à ses membres détenteurs d’une carte de membre.
Au cours des deux dernières années, la New Penelope s’est acquittée de cette obligation. Elle a présenté certains des meilleurs chanteurs et groupes d’Amérique du Nord. Joni Mitchell, Gordon Lightfoot, Tim Hardin, Jesse Winchester, Ian et Sylvia se sont tous produits, de même que Junior Wells, Muddy Waters, The Times Square Two, The Sidetrack, The Fugs, The Paul Butterfield Blues band, The James Cotton Blues Band, The Linn County Blues Band, The Enchanted Forest et The Peanut Butter Conspiracy.
Bien qu’il soit capable d’attirer un tel éventail de talents, le club maintient sa politique de prix adaptés aux moyens des étudiants. Le prix le plus élevé pour assister à un spectacle est de trois dollars. Et bien que la plupart des clubs soient autorisés à vendre de l’alcool, une source importante de revenus, le New Penelope ne servait que du café et des boissons non alcoolisées – et n’a jamais fermé ses portes à ses jeunes clients.
Les bonnes volontés n’ont pas manqué pour soutenir le club lorsque la crise financière est survenue. Il fallait 30 000 dollars pour rembourser toutes les dettes et reconstruire l’environnement intérieur. (Il faut admettre que l’architecture du New Penelope laissait beaucoup à désirer. La disposition des sièges entassait le public dans des gradins où il était très inconfortable de s’asseoir pendant de longues périodes).
En juin 1968, la SP.N.P. : Society For The Preservation Of The New Penelope (Société pour la protection du New Penelope) a été fondée dans le but de collecter des fonds pour le club. Le président de la SPNP est le célèbre directeur des relations publiques Paul Wiesenthal. Le vice-président est Alec Familiant, président des Créations Familiant. Le secrétaire-trésorier était Jack Shalinsky, président d’Astro Electronics.
Une campagne radiophonique demande de l’aide pour financer le New Penelope. Le personnel du club fait en sorte que des groupes de renommée internationale donnent de leur temps et de leurs talents pour des spectacles de bienfaisance. Ils recueillent les contributions d’hommes d’affaires montréalais – et d’au moins un établissement rival.
Mais la somme finale recueillie était, hélas, loin des 30 000 dollars nécessaires et le New Penelope a dû fermer ses portes. Montréal s’en trouvera appauvrie.