Un love-in plus calme
Date : 5 septembre 1967
Crédit : journal Montreal Star
Cet article fait le point sur un autre love-in qui s’est déroulé sur le mont Royal le 7 mai 1967. Celui-ci s’est déroulé de façon plus harmonieuse que les autres rencontres mouvementées lors de ce même été.
Transcription :
Nouvelles locales
Un love-in accueilli froidement
Par Steve Hendler
Le love-in est devenu respectable – et commercial.
Le « Human-In » qui s’est tenu dimanche après-midi et soir à Fletcher’s Field était bien loin du love-in original qui s’est tenu à cet endroit au printemps dernier. Cette fois-ci, tout s’est déroulé dans le calme, contrairement au premier rassemblement de hippies, au cours duquel une escouade de policiers à cheval a foncé dans la foule et l’a dispersée, arrêtant 17 personnes au passage.
Bien que la police ait été présente dimanche pour surveiller les événements, elle est restée à l’écart et s’est faite discrète. Aucun trouble n’a été signalé. En fait, non seulement l’atmosphère était différente, mais l’ensemble du public et le ton de l’événement avaient changé.
Contrairement à la publicité de bouche à oreille qui avait précédé le premier love-in, ce spectacle a bénéficié d’une promotion massive de la part des stations de radio locales.
La dernière fois, un petit groupe de hippies un peu gênés s’était rassemblé pour jouer de la guitare, brûler de l’encens, distribuer des fleurs et, d’une manière générale, parler tranquillement entre eux.
L’événement de dimanche était un spectacle public professionnel où les « carrés » étaient beaucoup plus nombreux que les hippies. Plusieurs groupes musicaux professionnels, équipés de microphones et d’amplificateurs électriques, se sont produits depuis l’abri du parc.
Oh, il y avait bien quelques hippies. Comme le type au visage peint de façon psychédélique, qui était occupé à décorer de la même façon le visage de sa copine, qui était allongée sur ses genoux. Ou encore les petits groupes portant des vêtements de surplus de l’armée et de style oriental, des babioles, des colliers et des perles, et des cheveux longs, qui dansaient au son de la musique.
Mais la grande majorité était constituée de jeunes couples venus s’asseoir ensemble sur l’herbe et écouter passivement le spectacle gratuit. Ou encore des passants curieux, adultes et groupes familiaux, qui étaient passés voir ce qui se passait et étaient restés pour regarder.
En fait, sur les centaines de personnes présentes, très peu ont participé au love-in. Cela n’a pas été évident lorsque le leader de l’un des groupes musicaux a essayé de faire taper des mains la foule au son de la musique, sans grand succès.
« Je vous aime tous et je veux que vous m’aimiez. C’est un « love-in » ! Vous pouvez manifester votre amour en tapant des mains sur la musique. (Longue pause pendant que la musique reprend) … Frappez des mains, s’il vous plaît. Allez, c’est un love-in… »
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Un représentant du love-in : Les yeux fermés, le front orné, perdu dans sa musique, il profite du love-in du dimanche.