Gary Eisenkraft entre en scène !
Au début des années 1960, la musique folk suscite un regain d’intérêt, en particulier chez les jeunes qui sont séduits par les paroles engagées.
Montréal comptait plusieurs café-bars et salles de concert qui présentaient des spectacles de musique folk. L’un d’entre eux était le petit café Potpourri, où un jeune Bob Dylan, encore méconnu, se produit en 1962.
C’est dans ce cadre que débute l’histoire du New Penelope, d’abord sous la forme d’une série de petits café-bars entre 1964 et 1966, avant de devenir le New Penelope en 1967. L’homme à l’origine de ce projet est Gary Eisenkraft, lui-même chanteur folk et grand amateur de blues.
Gary Eisenkraft grandit dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce de Montréal et devient vite grand amateur de musique. Saisi par la fièvre du folk, il passe son adolescence à jouer de la guitare, à chanter et à fréquenter Shimon Asch, propriétaire du café Finjan.
À 15 ans, il monte déjà sur scène en tant que guitariste pour le groupe Rockin’ Tornadoes, à l’occasion d’un spectacle scolaire dans les Cantons de l’Est. Il abandonne l’école à l’âge de 16 ans et se rend aux États-Unis en auto-stop pour soutenir le mouvement des droits civiques.
Il passe près de cinq ans à voyager avec une guitare sous le bras, se produisant en solo ou accompagnant l’artiste folk Jean Ritchie. Il se produit dans à peu près tous les café-bars universitaires des circuits canadien et américain. Eisenkraft rencontre et se lie d’amitié avec de nombreux musiciens folk qui jouent dans l’atmosphère décontractée et sans prétention de ces petites salles. Cela lui permet de cultiver un réseau de contacts dans le monde musical, en particulier à New York. Il acquiert une expérience précieuse en travaillant dans un club de Long Island dirigé par Albert Grossman. À l’époque, Grossman est l’un des principaux promoteurs de la musique folk et rock and roll américaine.
Il revient à Montréal avec une mission : utiliser ses nouvelles relations à New York pour faire connaître aux Montréalais les groupes américains à la mode. Très inspiré par les café-bars américains, Eisenkraft ouvre le sien à Montréal, en 1964.
Pour mieux saisir l’atmosphère unique d’un café-bar ou coffeehouse typique des années 1960, écoutez George Ferenczi qui les fréquentait :
Écoutez l’extrait audio avec sa transcription : « George Ferenczi décrit l’atmosphère dans les café-bars de la rue Stanley ».
Plusieurs autres café-bars ayant récemment fermé leurs portes, l’entreprise d’Eisenkraft arrivait à point nommé. Leurs habitués se réjouissaient de voir une nouvelle génération de café-bars se mettre en place !