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Nouveau local, nouvelle musique – du folk au rock en passant par le blues

Le Penelope, sur la rue Bishop, était devenu très populaire, mais cela commençait à devenir un problème en soi ! C’est dans ce contexte qu’à l’automne 1965, Gary Eisenkraft lançait son nouveau café, The New Penelope, dans les parages animés de la rue Stanley, au nord de la rue Sainte-Catherine.

Extrait d’un entretien entre Gary Eisenkraft et sa sœur Harriet Eisenkraft en 2002 au sujet de la popularité du Penelope :

Je faisais venir [au Penelope] en fin de semaine des chanteurs folk qui étaient sur le circuit. Puis nous avions des files d’attente qui faisaient tout le tour du bloc et les flics venaient faire des descentes parce qu’ils ne savaient pas ce qui se passait. Le propriétaire était traumatisé et m’a supplié de fermer boutique. Un type dirigeait un club en bas de la rue, une salle avec un bar, et pendant un certain temps nous étions deux, mais il n’y avait pas d’argent, alors il m’a demandé de prendre en charge l’endroit, en disant « tant que ça ne me coûte rien, je ne vous ferai rien payer ». Ça, c’était le premier New Penelope. Nous avons eu beaucoup de succès. Nous remplissions bien la salle.

Photographie en noir et blanc de cinq jeunes membres du groupe Sidetrack assis en plein air devant un panneau indiquant The New Penelope.

The Sidetrack devant le New Penelope sur la rue Stanley, 1966

 

Ce n’était pas le seul changement en cours en 1965. Menée par des groupes comme les Beatles et les Rolling Stones, la British Invasion était en marche ! En 1965, de nouveaux groupes de rock inspirés des groupes britanniques commencent à rivaliser pour attirer l’attention du public avec leur musique folk et blues qui remplissent les café-bars.

Brochure dépliante en noir et blanc avec un titre d'événement sur le côté gauche et une description et un horaire sur le côté droit.

Dépliant pour le concert « Bring Your Lunch Hopsville » au Forum de Montréal, 1966

 

Montréal ne fait pas exception à la règle, avec un nombre incalculable de nouveaux groupes qui font leur apparition. Les concerts durent parfois des journées entières jusqu’au soir, et font défiler parfois jusqu’à vingt groupes!

L’ancien portier du New Penelope, Allan Youster, se souvient des concerts populaires au Bonaventure Curling Club.

Écoutez l’extrait audio avec sa transcription : « Allan Youster, à propos du Bonaventure Curling Club ».

Le New Penelope sur la rue Stanley se trouvait dans un demi sous-sol, flanquée à l’avant d’une enseigne peinte à la main. Gary avait aménagé l’espace avec l’aide de quelques amis. Ils lui donnent un air de taverne avec des tabourets en forme de tonneau, des moulures en bois d’époque et des nappes à carreaux. Les habitués se souviennent avec nostalgie de cet espace chaleureux et intime.

Photographie en noir et blanc d'un homme portant un gilet noir, un pantalon à carreaux et des cheveux longs, jouant de la guitare sur une petite scène. Derrière lui, un homme avec un béret et des lunettes de soleil joue de l'orgue. Des spectateurs sont rassemblés sur le côté gauche de l'image.

The Cavemen performant au New Penelope sur la rue Stanley, 1966

Dans ce nouvel espace, mieux adapté, Gary commence à programmer davantage de groupes de rock, tout en continuant à présenter du folk et du blues. Il joue aussi l’impresario en prenant en charge la gestion d’un groupe local, The Beat Boys. Il les laisse répéter au New Penelope durant le jour, avant l’ouverture du club. Écoutez Richard « Bossman » Johnson, membre des Beat Boys (qui deviendront plus tard The Cavemen), raconter leurs répétitions aux côtés du Paul Butterfield Blues Band :

Écoutez l’extrait audio avec sa transcription : « Richard « Bossman » Johnson raconte les répétitions au New Penelope ».