Déclin du mouvement
La Ligue des neuf heures d’Hamilton poursuit son travail pendant quelques semaines encore, jusque vers la fin mai, où il devient clair que le mouvement s’effrite. Un certain nombre d’employeurs qui avaient mis les travailleurs en lock-out avant le défilé reprennent leurs activités, mettant toutefois en vigueur une journée normale de travail de dix heures. On publie encore une fois dans les journaux locaux des listes d’employeurs qui adhèrent à l’engagement pour une journée de travail de dix heures.
C’est le 8 juin que la Ligue des neuf heures d’Hamilton s’adresse courageusement à la population pour une dernière fois, à la place du marché. Avec un auditoire de seulement 300 personnes – dont la moitié ne sympathisent aucunement avec le mouvement, mais s’y trouvent par simple curiosité –, le mouvement a incontestablement perdu de sa vigueur. Sur le podium, James Ryan prononce son dernier discours :
« Nous sommes plus que de simples machines; nous sommes des êtres immortels avec les mêmes sentiments et les mêmes aspirations que nos employeurs, et nous avons autant besoin de repos et de plaisir que ceux qui se permettent trois mois de vacances par année, tandis que nous négligeons – et parfois même, détruisons – notre santé en nous échinant sur nos enclumes et nos étaux pour procurer à nos patrons une vie de luxe… »
C’est la dernière apparition connue de James Ryan.