Hamilton s’industrialise
Durant la seconde moitié du XIXe siècle, Hamilton passe de centre commercial doté d’une poignée de petits ateliers d’artisans à ville industrielle canadienne de premier plan.
D’abord petits artisans, la plupart des industriels de la région n’ont d’autre choix que d’élargir leurs commerces devant l’accroissement constant de la demande. Dans leurs grandes usines, on fait de plus en plus souvent appel aux moteurs à vapeur – ainsi qu’à une combinaison élaborée de courroies, de poulies, de roues et d’arbres moteurs – pour mouvoir la machinerie.
L’atelier tenu par Robert Nisbet au centre-ville illustre à la perfection ces changements. M. Nisbet ouvre une petite cordonnerie en 1852, où il passe chaque jour de longues heures à fabriquer bottes et chaussures. Tout juste une décennie plus tard, son commerce utilise l’équipement le plus perfectionné disponible à l’époque, entraîné par moteur à vapeur central. M. Nisbet emploie dorénavant 150 ouvriers. En 1867, il vend son entreprise à John McPherson. Trente ans plus tard, John McPherson & Company est le plus grand producteur de chaussures de qualité supérieure en Ontario.
Dans les années 1860, on trouve à Hamilton, ville en effervescence, des fonderies, des usines de fabrication de machines à coudre, des usines de tabac, une grande entreprise de vêtements, une usine de chaussures et de nombreux autres commerces d’importance. S’il est vrai que ces « manufactures » modernes sont encore bien loin des usines automatisées que l’on connaîtra au XXe siècle, celles-ci marquent toutefois le début des changements dans les méthodes de travail et dans l’attribution des tâches aux ouvriers.