Presse syndicale
La classe ouvrière lit les journaux avec intérêt et aime discuter des événements actuels en famille ou entre amis et même se livrer à des débats publics sur les thèmes du jour. Les propriétaires de journaux, en revanche, ne prétendent aucunement fournir des comptes rendus objectifs dans leurs articles. Par exemple, nombreux sont les journaux qui servent d’outils de propagande pour l’un ou l’autre des grands partis politiques. L’avènement du nouveau journal syndical The Ontario Workman, issu de l’agitation causée par le mouvement pour une journée de travail de neuf heures, fait le bonheur de nombreux ouvriers. À la une du journal, on peut lire : « L’égalisation de tous les éléments dans l’échelle sociale doit être le principal objectif de toute civilisation. »
Le journal Ontario Workman n’est pas exempt d’influences politiques – il bénéficie notamment d’une subvention de démarrage accordée par le premier ministre Macdonald et le parti conservateur. Au cours de ses trois années d’existence, cependant, l’accent qu’il met sur différentes questions de réforme sociale (l’entraide, le droit de vote, l’amélioration personnelle et le divertissement, pour ne nommer que celles-là) établit son influence auprès des travailleurs de l’Ontario dans les années qui suivent l’apparition du mouvement pour une journée de travail de neuf heures.