Entreprises d’autres secteurs que la vente au détail
Certains Juifs de Saint John sont devenus des entrepreneurs, travaillant parfois seuls ou au sein d’une plus grande entreprise, notamment dans la collecte et la livraison de marchandises de toutes sortes dans la ville et au-delà. Plusieurs s’établissent près du port ou de la voie ferrée pour faciliter l’expédition des marchandises.
Du champ à la table
De petites entreprises locales sont nées de la sorte. Jusque dans les années 1940, Sam Rabkin est marchand de bois et passe la majeure partie de l’année à travailler dans les forêts du comté d’Albert, au Nouveau-Brunswick. Il ouvre également un marché de foin en ville. Jusqu’à ce que le lait en bouteille et le lait pasteurisé deviennent la norme, Samuel Bersudsky livre du lait en conserve sur un chariot tirés par des chevaux.
On ne recense qu’une seule famille d’agriculteurs parmi les immigrants juifs arrivés dans la ville. Samuel et Esther Malka Stern et leur famille ont exploité une très grande ferme à South Bay. Trois de leurs fils créent la Purity Ice Cream and Purity Dairy Company, qui vend du lait pasteurisé et des produits laitiers aux consommateurs de la ville au début des années 1920. Leur gendre, Adolph Brownberg, est à la tête de Blue Bird Beverages, rue Main, la première entreprise prospère dans la production de boissons gazeuses en bouteille à Saint John.
Entrepreneurs
Entrepreneur en construction, Harry Davis construit et rénove des maisons et des façades de magasins. Il participe à plusieurs rénovations de la synagogue de la rue Carleton et travaille pour divers marchands juifs de la ville.
Jacob Zatzman et son fils Charles ont exploité une entreprise de transport en gros de poisson et de pommes de terre travaillant pour les marchés nationaux et européens.
Joseph Koven a dirigé l’Econo-Wash, la première buanderie libre-service. Il ouvre également trois pubs dans la ville, dont le Three Mile Beverage Room en 1971, le Portland Pub en 1985 et le JR’s Beverage Room.
Ferrailleurs
Plusieurs hommes de la communauté juive de Saint John sont devenus ferrailleurs, dont Jacob Mayer, le père du magnat du cinéma Louis B. Mayer. Parmi leurs diverses activités, les Mayer collectent des pièces de récupération sur de vieux navires et les expédient aux États-Unis. C’est lors d’un voyage d’affaires à Boston que Louis découvre une occasion d’entrer dans le monde du cinéma.
Parmi les autres entreprises de fer et de métal que la ville voit se développer, on peut citer British Iron and Metal (Morris Guss), Dominion Metal (Myer Budovitch avec William et Leonard Kaplansky), A. Freedman and Sons (Abraham et Jack Freedman), Jack Guss and Company et Abe Levine and Sons. À l’époque, ces entreprises obtiennent souvent de gros contrats d’achat et de vente de ferraille. Elles récupèrent du métal dans des rebuts locaux, des navires endommagés ou naufragés et ailleurs pour ensuite vendre sur des marchés éloignés comme l’Europe et le Japon.
En 1936, The Evening Times Globe rapporte les paroles suivantes de J.J. Freedman :
« Peu personnes ont conscience du travail devant être fait chez ce que l’on appelle un dépôt de ferraille, dans sa triple fonction de collecte, de préparation et de distribution. Le ferrailleur dirige un lieu de traitement indispensable pour trier et préparer correctement la ferraille. Ses machines modernes permettent de préparer la ferraille conformément aux spécifications détaillées de l’aciérie ou de la fonderie. Grâce à ses connaissances spécialisées et à la main-d’œuvre qu’il emploie, le ferrailleur donne de la valeur à ce qui serait autrement un déchet. Il constitue un stock ou une base de matières premières utilisées par l’industrie sidérurgique partout dans le monde. »
Société historique juif de Saint John inc.