Le nouveau visage du commerce de détail
Dans les années 1960, les commerces de détail appartenant à des Juifs commencent à décliner pour diverses raisons. Le départ des enfants des marchands pour aller à l’université y est pour beaucoup, laissant peu d’entre eux pour prendre la relève. Par ailleurs, la transformation du paysage urbain, l’arrivée de chaînes nationales de grands magasins et le développement des centres commerciaux modifient les habitudes d’achat des consommateurs.
Parmi les derniers magasins juifs indépendants, citons Calp’s (fermé en 1993), Fairville Department Store (fermé en 1994), Ideal Stores (fermé en 1994), Hoffman’s (fermé en 1996), Jack Calp (fermé en 2003) et Dreskin’s (fermé en 2006).
La famille Calp
Abraham Calp débute sa carrière à Saint John comme colporteur, puis ouvre un petit magasin dans la rue Charlotte en 1933. Il s’en sort bientôt assez bien pour pouvoir déménager dans un espace plus grand, pas très loin dans la même rue. L’espace est ensuite agrandi pour entourer le bâtiment de la Banque de Nouvelle-Écosse (Banque Scotia) et permettre des entrées à la fois sur Charlotte et Kings Square. En plus des vêtements et des chaussures, le magasin comporte des rayons spécialisés. À l’époque, Calp’s est un lieu emblématique de la ville, connu pour la qualité de sa marchandise et ses défilés de mariage annuels.
À ses débuts, Jack Calp travaille avec son frère Abraham puis ouvre son propre magasin de vêtements pour hommes dans la rue King en 1948 et déménage dans la rue Charlotte dans les années 1970. Lorsque Jack prend sa retraite, son fils Norman prend la relève. Norman a appris la confection avec son père et son grand-père qui lui disaient : « Tu dois développer tes doigts comme le ferait un violoniste. » En 1996, ce magasin est le premier de la ville à installer un rideau d’acier enroulable protégeant le magasin lorsqu’il est fermé, signe du déclin du quartier commerçant.
Hoffman’s
En 1947, Edgar Cohen achète Hoffman’s dans la rue Main pour y vendre des vêtements et des chaussures pour hommes, femmes et enfants, ainsi que des accessoires et des bibelots. Dans les années 1960, il se concentre uniquement sur la mode féminine et fait appel à sa femme Erminie pour acheter la marchandise. La marchandise est alors achetée en tenant compte des goûts et du style des clientes, puis vendue avec un service personnalisé. L’établissement subsiste jusqu’en novembre 1996, même s’il est éloigné des autres magasins.
Dreskin’s
Après la création du premier établissement dans la rue Dock en 1926 par Abraham Dreskin, Dreskin’s a déménagé à quatre endroits différents. Sa fille et son gendre, Belle et Phil Hamburg, reprennent l’entreprise dans les années 1950. À son tour, leur fils Norman ouvre une succursale du magasin dans le centre commercial Lancaster en 1968. Pendant des décennies, la famille vend des vêtements pour femmes puis, dans les années 1970, se concentre sur les femmes mûres et professionnelles. En 1976, le magasin déménage au 237 rue Union, puis sur Brunswick Square en 1994. En 2004, Norman Hamburg résume les tendances des achats avec les mots suivants : « Je crois que les commerces avec pignon sur rue sont les dinosaures de notre génération. Les consommateurs modernes ont été élevés et éduqués pour faire leurs achats dans les centres commerciaux. » Le magasin ferme en 2006 lorsque Norman Hamburg prend sa retraite.
Société historique juif de Saint John inc.