Des souvenirs impérissables
La diffusion de photographies et d’objets issus des collections du Musée historique juif de Saint John suscite des souvenirs chez de nombreuses personnes qui connaissent ces vestiges du passé. Ces souvenirs sont faciles à partager sur les médias sociaux (Facebook). Plusieurs personnes qui les commentent ont des liens de famille ou d’amitié avec la communauté juive de Saint John. La plupart se souviennent du service merveilleux et personnalisé offert non seulement par les employés des magasins, mais aussi par les propriétaires. D’autres évoquent des souvenirs détaillés de ce que chaque magasin vendait.
Service
Parmi les bons souvenirs d’un excellent service à la clientèle, citons ces commentaires sur le Princess Dress Shop : « Mademoiselle Selby rendait visite à mon arrière-grand-mère et lui apportait des échantillons du magasin pour qu’elle puisse les commander sans sortir de chez elle. C’était un service merveilleux! »
Des éloges similaires ont été adressés à Dreskin’s : « Ma tante m’a fait découvrir Dreskin’s lorsque j’étais étudiante à Saint John. Elle recevait un appel d’une des femmes qui y travaillait lorsque qu’une nouveauté était susceptible de l’intéresser. Elle y achetait la plupart de ses vêtements et était toujours bien habillée. Quand j’ai eu besoin d’un manteau d’été, comme c’est le cas à [Saint John], elle m’a emmené dans ce magasin et j’ai trouvé exactement ce qu’il me fallait. Le service personnalisé était l’épine dorsale de cet établissement. »
Jouets
D’autres se rappellent de la marchandise. Quel enfant n’aurait pas été séduit par cette description de la quincaillerie Duval? « J’ai de très bons souvenirs du magasin de Mort Paikowsky avec son vaste choix d’articles de quincaillerie et le rayon des jouets situé au deuxième, en haut de l’escalier. Il y avait une fabuleuse sélection de jouets et des trains électriques étaient installés, c’était vraiment magnifique… une installation complète avec des trains roulant dans la campagne, des ponts, des sifflets de locomotive, etc. Tout ça pouvait retenir l’attention d’un enfant pendant un long moment. C’est une belle époque… »
Le fils du propriétaire du magasin raconte : « J’ai tellement de souvenirs de notre magasin! Une chaudière à charbon pour chauffer le bâtiment. Une passerelle s’élevait et se baissait à travers l’allée arrière pour relier le magasin à l’entrepôt. Ouvert tôt les matins de semaine pour les ouvriers qui se rendaient sur les chantiers. Nous coupions et vendions du verre ainsi que du « mastic et des points » aux vitriers. Tant d’articles pesés et vendus en vrac : clous, vis, écrous et boulons. Le rayon des jouets était une merveille pour tout enfant. Nous vendions des ensembles de chimie et des modèles réduits de machines à vapeur! Nous avions aussi des fournitures scolaires juste avant et pendant les premiers jours de la rentrée. Des cahiers de devoirs Campfire et des cahiers brouillons Hilroy. Des ensembles de géométrie et de l’encre Quink pour les stylos rechargeables. »
Souvenirs de famille
Les familles de certains propriétaires de magasins se souviennent de l’ardeur au travail de leurs parents pour assurer le succès de leur magasin. Bryna Burtch se souvient de Berny’s : « C’était le magasin de mon père. Je m’en souviens très bien. Il travaillait dur. »
Naomi Dreskin-Anderson se souvient d’avoir observé sa tante et son oncle, Belle et Philip Hamburg, à Dreskin’s, alors qu’elle était petite fille : « Lors de nos visites annuelles dans la famille Hamburg, j’ai vu ma tante Belle aider les clientes qui faisaient leurs choix. Le service était tellement personnalisé. Je n’avais jamais rien vu de tel. Ma mère revenait avec des nouveautés de grande qualité. Et c’était toujours un plaisir de voir notre nom sur une vitrine. »
Certains établissements faisaient tout autant appel au goût qu’aux images et aux sons : « Au casse-croûte du Sun Ray, on trouvait les meilleurs hot-dogs à la vapeur ainsi que les meilleurs sandwichs à la viande fumée et au salami. Leurs laits frappés étaient également délicieux. Sans oublier les paniers de fruits, les pâtisseries, les aliments cachers et les commandes de plats pour la Pâque juive… Moe et Harry [Holtzman] étaient de très bons commerçants. »
Pour certains, le travail dans un magasin juif était un premier emploi et une obligation familiale : « J’adorais aider mes grands-parents [Ideal Store]. Une fois aussi, je suis entré dans la vitrine avec des vêtements du magasin et j’ai fait semblant d’être un mannequin (comme mon père avant moi). »
Autres commentaires : « J’ai adoré cet emploi d’été. Le jour de la paie, on recevait de l’argent dans une petite enveloppe brune. Lorsque nous allions dans la réserve à l’étage, c’était une aventure, tandis qu’en bas, au sous-sol, il y avait des aubaines et des chaussures! Le magasin était occupé et nous étions heureux de servir les clients. »
C’était la même chose au coin de la rue, à Calp’s : « Le magasin de mon grand-père, puis celui de mon père… J’ai travaillé dans presque tous les rayons et acquis une expérience précieuse qui m’a été utile dans ma carrière. J’ai rencontré et travaillé avec tant de personnes extraordinaires que je considérais presque comme ma famille. »
Les portes des commerces juifs de Saint John ne sont peut-être plus ouvertes, mais de nombreux souvenirs perdurent.
Société historique juif de Saint John inc.