Tailleurs
À l’aube du XXe siècle, les immigrants d’Europe orientale implantent des fabriques de vêtements et des ateliers de tailleurs dans le centre-ville de Saint John et dans le quartier nord. Ils font appel à des compétences en couture qu’ils ont acquises dans leurs shtetls, ces petites villes juives dans l’Europe de l’Est d’avant la Seconde Guerre mondiale. À une époque où la production de vêtements en série n’existe pas encore, ils peuvent s’établir rapidement.
Fabriques de vêtements
S.K. Cohen, propriétaire de l’American Cloak Company, rue Dock, fait partie des premiers fabricants de vêtements, parmi lesquels figurent également David Ashkins, Israel Corber, Max Ross (Metropolitan Waist Factory), I.H. Kaplan et J. Shane, Abraham Perchanok (National Clothing Manufacturing), Louis Cohen, Maurice Goldman (Goldman Brothers) et William Webber (New Brunswick Overall Company). Aaron Gold ouvre la Gold Crescent Manufacturing Company en 1925, rue Waterloo, avant de déménager, dans les années 1940, dans des locaux plus spacieux rue Canterbury. Il est le premier fabricant de vêtements canadien à produire des salopettes, semblables à celles portées par les marins. La salopette deviendra l’habit le plus populaire du pays.
Dans les années 1910 et 1920, de plus petits ateliers de couture ouvrent leurs portes, notamment ceux de John Rubins, Abraham Dreskin, Morris Stolar, Philip Goldstein, Max Grosweiner et Max Newfield. Au fil du temps, certains d’entre eux vont changer de vocation et devenir des magasins de vêtements. C’est ainsi que, par exemple, Abraham Dreskin et Max Grosweiner se lancent dans la vente de vêtements pour femmes et que Max Newfield se convertit à la chapellerie. À la fin des années 1930, Abraham Goldberg inaugure Superior Ladies’ Tailoring, rue Charlotte, puis, dans les années 1970 et 1980, Progress Tailors and Furriers, rue Princess.
Myer Hoffman
Dans le livre d’histoire intitulé Weaving the Past into the Present [Saint John, 1989 and 2008], Marcia Koven écrit : « Les frères Hoffman, Myer et Ben, étaient passés maîtres dans l’art de la confection sur mesure. Leur entreprise était située rue Main des années 1920 jusqu’aux années 1960. Les hommes de [Saint John] disaient que c’était un signe qu’on était arrivé dans la vie quand on avait les moyens de se faire faire un costume chez Hoffman. » Ce commerce, situé au 695, rue Main, était l’un des plus prestigieux de la ville.
Abraham Rozovsky
Après avoir travaillé chez les Hoffman, Abraham Rozovsky ouvre en 1921 l’American Ladies’ Tailoring au 629, rue Main. Il compte 12 employés. En 1950, le commerce déménage au 96, rue Princess. L’American Ladies’ Tailoring est bien connu pour la fabrication et la réparation de manteaux de fourrure. Edith Katz se souvient de son grand-père, Abraham Rozovsky, comme d’un homme « très respecté pour son honnêteté, son intégrité et son équité envers ses employés » et que « [pendant] les années 1950 et au début des années 1960, quand les chapeaux façon Davy Crockett faisaient fureur, mon grand-père en a fabriqué des centaines pour les enfants et les adultes. Il achetait les peaux de raton laveur directement auprès des trappeurs ».
Société historique juif de Saint John inc.