Discours d’inauguration de l’Institut du radium
Archives de l’Université de Montréal. Interprété par Jean-Robert Bonneau.
Discours d’inauguration de l’Institut du radium, prononcé par Ernest Gendreau en avril 1923 tel que rapporté dans les Archives des Sœurs Grises de Montréal :
Le 3 avril 1923, l’honorable premier ministre et l’honorable secrétaire provincial vinrent inaugurer l’œuvre dont ils étaient les parrains très méritants.
Le directeur de l’Institut pouvait leur dire en substance: « Messieurs les ministres, je n’ai jamais fait de politique, mais je sais que la vraie politique doit être civilisatrice; elle a pour mission de promouvoir le bonheur des peuples par leur développement matériel, intellectuel et moral, et je n’hésite pas à affirmer que l’œuvre que vous venez inaugurer ce soir, est une œuvre de saine politique et de vraie civilisation.
Dans une salle d’incurables, vrai rocher de Prométhée, des malheureux sont rongés vivants; vous leur apportez une promesse d’espérance; c’est aussi sur vos mains que leurs lèvres se penchent pour déposer l’hommage de leur gratitude.
Merci pour votre charité envers ces désespérés que vous allez soulager. La lumière reconnaissante de leur regard, brillera sur le chemin de votre vie, aussi douce que les lueurs phosphorescentes, sur les photographies radioactives que je vous remets au nom de l’Université
Merci pour les hommes d’études, auxquels vous ouvrez des routes intellectuelles, jusqu’aux lisières de ces forêts de la Science où la cognée d’un bûcheron canadien-français, n’a pas encore fait d’abatis.
Merci pour la confiance que vous témoignez à l’Université de Montréal.