Témoignage d’André Gravel, ancien patient
Témoignage d’André Gravel. Atelier d’histoire Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, 2023.
Témoignage d’André Gravel, citoyen de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, ayant reçu des traitements à l’Institut dans les années 1950 :
L’autre côté de la rue, ici, il y a la bibliothèque. Moi, mon souvenir de cette bâtisse-là, c’était l’Institut du radium.
À un moment donné, j’avais une verrue sur la poitrine et une autre sur la jambe gauche. Une qui était pigmentaire, l’autre qui était vasculaire c’est ce que le médecin m’a dit. J’étais enfant, j’avais 10-12 ans, quelque chose comme ça, donc c’est peut-être vers les années 1955 ou à peu près. Je n’ai pas de souvenir précis, je n’ai pas documenté ça.
Maintenant, le médecin a dit : il faut que tu ailles à l’Institut du radium pour te faire enlever ça.
Institut du radium, le nom, comme enfant, m’apparaissait bizarre. Je savais que c’était quelque chose d’atomique. En tout cas, je suis allé là. Je ne me rappelle pas si je suis venu avec ma mère ou tout seul. Je n’ai pas de souvenir.
Mais je me souviens d’être venu au coin d’Ontario ici dans l’Institut et ce n’était pas un réacteur nucléaire ou quoi que ce soit. C’était tout simplement brûlé avec un arc électrique.
Vous savez on approche une aiguille de la jambe par exemple et ça fait un arc électrique et ça fait un bruit «zzzzz» et là ça sent le cochon brûlé, ça brûle la verrue. Celle que j’avais sur la jambe a été brûlée comme ça et l’autre sur la poitrine.
Je n’ai pas de souvenir de douleur, j’ai le souvenir que ça faisait du bruit et la senteur. Je suis sortie de là et je n’ai pas eu de crainte. C’était l’Institut du radium.