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Une lueur d’espoir ?

En 1898, Marie et Pierre Curie annoncent la découverte d’un nouvel élément radioactif : le radium. À cette époque, Marie est une étudiante au doctorat à la Sorbonne et son mari Pierre est professeur à l’École de physique et chimie de Paris. Dans le cadre de ses recherches doctorales, Marie Curie remarque que la quantité de rayonnement émis par la pechblende – un minerai radioactif – est beaucoup plus important que ne peut l’expliquer à elle seule la quantité d’uranium qui s’y trouve. Elle découvre alors l’existence du radium.

Photographie en noir et blanc représentant un laboratoire avec plusieurs instrument scientifiques sur une table. 3 personnes sont installées à la table. Deux hommes sont debout face à la caméra à gauche et une femme est assise en train de manipuler des instruments de laboratoire à gauche.

Henri Becquerel, Pierre Curie et Marie Sklodowska-Curie dans leur laboratoire, date inconnue

Photographie en noir et blanc représentant la façade d’un bâtiment de trois étages en brique avec d’imposantes lucarnes de fenêtres au troisième étage. Au-dessus de l’entrée il est écrit «Université de Paris». Le bâtiment est entouré d’une clôture en métal à travers laquelle pousse une vigne.

Pavillon Curie de l’Institut du radium de Paris, années 1920

Il lui faudra encore quatre années de dur travail avec son mari et plusieurs tonnes de pechblende pour isoler un échantillon pur de ce nouvel élément radioactif. Cette prouesse chamboule le monde de la science. En 1903, les Curie et Henri Becquerel – le découvreur de la radioactivité – se voient remettre le prix Nobel de physique.

Ce ne sont pas seulement les scientifiques qui sont attirés par le radium. La capacité de cet élément à rendre des objets phosphorescents mais aussi celle de retarder le développement des larves et de transformer les têtards en  « monstruosités » attisent l’intérêt du grand public. Les fabricants de produits pharmaceutiques et d’autres entrepreneurs vont profiter de cet engouement. Plusieurs produits aux effets miraculeux – non avérés médicalement – annonçant contenir du radium apparaissent sur le marché. À Maisonneuve, par exemple, un dénommé Daniel Bergevin commercialise dès 1912 une eau «radium» aux supposées nombreuses propriétés médicales.

Montage de deux images. À gauche, une publicité dans un journal pour l’eau «Radium». On peut y lire qu’elle serait «l’Impératrice des eaux minérales naturelles» ainsi qu’elle posséderait toutes sortes de qualités curatives. Elle est vendue par la compagnie «Viauville Mineral Springs». À droite, une photographie en noir et blanc représentant un portrait d’un homme habillé d’un trois pièces.

(À gauche) Publicité de l’eau «Radium» de la Viauville Mineral Springs, 1913 (À droite) Portrait de Daniel Bergevin, 1915

En médecine, c’est la capacité du radium à éliminer des tissus malades sans avoir recours à la chirurgie qui attire la curiosité. En 1906, le docteur Louis Wickham, qui travaille dans le tout nouveau Laboratoire biologique du Radium à Paris, se lance dans l’étude des effets thérapeutiques du radium. En 1910, il publie les résultats de ses expériences dans un ouvrage intitulé Radiumthérapie. Encouragés par ces résultats, de nouveaux centres de recherches voient le jour un peu partout en Europe.

Montage de deux images. À gauche, photographie en noir et blanc représentant un homme légèrement de profil portant une moustache fournie. À droite, page couverture d’un livre de médecine.

(À gauche) Portrait de Louis Frédéric Wickham (À droite) Couverture du livre «Radiumthérapie», 1912

Montage de deux photographies en noir et blanc. À gauche, se trouve un bâtiment à logements de coin de rue à cinq étages. À droite, se trouve une grande demeure urbaine à quatre étages située sur une petite rue.

(À gauche) Premier bâtiment de la Radiumhemmet en Suède, 1910 (À droite) Bâtiment du London Radium Institute, 1925

Photographie en noir et blanc représentant un homme à moustache portant un habit veston-cravate. La pĥotographie est délimitée par une forme ovale et le nom signé en lettres attachés de l’homme est inscrit en-dessous : W. H. B. Aikins.

Portrait de William H. B. Aikins, 1907

À la suite de visites au Laboratoire biologique en 1907, 1908 et 1909, le médecin William H. B. Aikins achète un peu de radium et fonde le Radium Institute of Toronto. Il s’agit de la première clinique privée spécialisée dans la radiothérapie au Canada. À cette époque, la réelle efficacité du radium pour traiter les cancers est loin d’être pleinement comprise. Toutefois, plusieurs médecins croient qu’il s’agit de la pièce manquante pour lutter efficacement contre cette maladie et, peut-être, même la faire disparaître.