Docteur Ernest Gendreau
Né à Coaticook en 1879, Ernest Gendreau fait son cours classique au séminaire de Saint-Hyacinthe. Il intègre ensuite l’ordre des Jésuites pour une dizaine d’années. Au début de la Première Guerre mondiale, il est à Paris pour compléter son éducation en science et en médecine.
Au cours de ses études, il développe un intérêt pour la radiothérapie et le radium auprès des plus important·e·s chercheur·e·s dans ce domaine, dont la désormais célèbre Marie Curie. À la fin de la guerre, Ernest Gendreau reçoit un diplôme en médecine et un doctorat en science. En 1919, il revient au Canada et il est nommé professeur à la Faculté de médecine et des sciences de l’Université de Montréal. Son projet, toutefois, est de mettre sur pied un Institut du Radium à Montréal comme celui qu’il a connu à Paris.
Dès 1920, il présente son plan à Athanase David, le secrétaire de la province de Québec. Les coûts estimés – entre 400 000$ et 500 000$ – dépassent les capacités du gouvernement québécois de l’époque. Loin de se laisser décourager, au début de l’année 1922, Gendreau écrit directement au premier ministre libéral du Québec Louis-Alexandre Taschereau. La réponse de ce dernier est amicale et il demande certaines clarifications sur l’usage médical du radium. Gendreau profite de cette ouverture pour vanter les pouvoirs des traitements au radium. Pour donner plus de poids à sa réponse, il cite les témoignages de médecins et de chercheurs qui partagent son opinion. Il présente aussi une pétition signée par les doyens et les médecins de l’Université de Montréal.
Écoutez le clip audio avec la transcription : Lettre du Dr Gendreau au Premier ministre Taschereau
Les efforts de Gendreau sont récompensés, puisqu’à l’été 1922, le premier ministre Taschereau autorise la dépense de 100 000$ pour l’achat de radium. Pour Taschereau, la mise sur pied de l’Institut du radium est conforme à sa vision politique. Elle apparaît comme une manière de contribuer au développement de la santé publique tout en modernisant la province.