Des locaux toujours inadéquats
En 1926, le déménagement de l’Institut du radium à Maisonneuve se veut une solution temporaire pour répondre au manque d’espace des locaux au sous-sol de l’Université de Montréal. Il est prévu que l’Institut sera installé dans le futur hôpital de l’université, qui doit être construit sur le flanc du Mont-Royal.
Ce projet apparaît d’autant plus urgent puisqu’en 1927, la Ville de Montréal vend l’ancien hôtel de ville de Maisonneuve au Gouvernement fédéral. Ce dernier souhaite y installer un bureau de poste. Avant que ce projet puisse voir le jour, le gouvernement provincial impose qu’un nouvel emplacement soit trouvé pour l’Institut . La Grande Dépression (1929-1939) entraîne la suspension des travaux du nouveau campus de l’Université de Montréal, qui ne seront repris qu’en juillet 1941. Entre-temps, en 1939, l’accord de vente entre la Ville de Montréal et le Fédéral est rompu. L’Institut demeure donc à Maisonneuve.
L’ancien hôtel de ville de Maisonneuve apparaît très rapidement comme inadéquat et, surtout, trop petit pour accueillir un hôpital pour cancéreux. Par exemple, en 1930, on lit dans les Chroniques des Sœurs Grises que « L’Institut vu son manque d’espace […] Il fallait ou renvoyer les patients ou les faire attendre pour recevoir du soulagement. »
Face à ce problème, l’Institut s’étend dans le quartier Maisonneuve. Une annexe est d’abord installée au 1875 boul. Pie-IX. Deux ans plus tard, en 1933, le logement voisin au 1891 boul. Pie-IX – propriété du célèbre architecte Charles. A. Reeves – est également loué. Cet immeuble accueille une vingtaine d’appareils et permet d’offrir une trentaine de traitements à la fois.
Malgré ces tentatives, le manque d’espace demeure un problème. L’entretien de plus en plus urgent que nécessite l’ancien hôtel de ville de Maisonneuve s’ajoute aux défauts du bâtiment. En 1945, les dirigeants de l’Institut cherchent activement une solution. Ces derniers adressent un mémoire au ministre de la santé, Albiny Paquette, pour le convaincre de construire un grand hôpital pour cancéreux et de leur en confier la gestion. Ce projet ne verra pas le jour malgré l’insistance de l’Institut jusqu’aux années 1960. Ces nombreux problèmes augmentent la pression sur les finances de l’hôpital, qui sont elles aussi très précaires.