Passer au contenu principal

Des finances toujours précaires

La question des finances est de plus en plus angoissante. La ville réduit de moitié son octrois en faveur de l’Institut. Il devient urgent de réduire le personnel.

Chronique des Sœurs Grises, 30 mars 1934

Dès sa fondation, le financement de l’Institut du Radium est un enjeu. À la suite de son déménagement à Maisonneuve, la transformation de l’Institut en hôpital spécialisé dans le traitement du cancer devait lui assurer un revenu plus stable. Pourtant, en 1931, on prévoit un déficit de 63,000$ pour l’année à venir. Ce manque à gagner s’explique surtout par la difficulté de l’Institut du Radium à faire rembourser le traitement des patient.es indigent.es par la Ville de Montréal.

Entête d'article de journal. Il est écrit : « Une loterie pour combattre le cancer. Les amis de l'Institut du Radium se préparent à lancer leur grande tombola. - Un événement national. »

«Une loterie qui servira à combattre le cancer», 1933

Une enquête lancée par le docteur Alphonse Lessard, directeur de l’Assistance publique, met au jour deux raisons qui expliquent cette situation. Premièrement, la Ville de Montréal reproche à l’Institut de ne pas s’en tenir à sa mission de traitement du cancer, mais plutôt de jouer le rôle d’une clinique publique où les patient·e·s reçoivent des traitements au radium pour toutes sortes de problèmes de santé comme la tuberculose, et même pour le contrôle du poids. Deuxièmement, l’enquête révèle que les chirurgiens montréalais détestent Gendreau et qu’ils travaillent activement à lui nuire auprès des autorités municipales. Cette hostilité découle de la promotion agressive que fait Gendreau de la radiothérapie aux dépens de la chirurgie pour guérir le cancer.

Photographie en noir et blanc représentant un homme de face en veston cravate. Il a les cheveux courts grisonnants et une petite moustache.

Portrait de Léon Lortie, 1947

Écoutez le clip audio avec la transcription : Lettre de Léon Lortie à la ville de Montréal

En 1934, une entente d’une durée de 10 ans avec la Ville de Montréal et le Gouvernement provincial est conclue. Ces derniers acceptent de donner respectivement 20 000$ et 50 000$ par année à l’Institut. Malgré tout, la situation financière demeure instable. Par exemple, en septembre 1935, une sœur écrit « Pas encore d’argent pour payer nos comptes de septembre ».

 Portrait photographique en noir et blanc représentant un homme en costume.

Portrait d’Albert Jutras dans la vingtaine, années 1920

En plus de baisser les salaires, les difficultés financières font en sorte que du personnel qualifié quitte l’Institut pour des emplois mieux payés. En janvier 1938, le docteur Albert Jutras démissionne de l’Institut du Radium pour travailler à l’Hôtel-Dieu. On apprend que « le salaire plus élevé, et le titre de chef des Rayons X sont les causes de son départ. » S’ajoutent à ces problèmes de finances, un environnement de travail dangereux.