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Santé et sécurité à l’Institut

Photographie en noir et blanc d’une salle sans fenêtre dont les murs sont tapissés de papier-peint fleuri. Une lampe est suspendue au plafond, une grande armoire est sur le mur de droite et un grand lavabo sur le mur de gauche. Au centre se trouve une large table sur laquelle est installée une panoplie d’instruments de laboratoires. Éprouvettes, béchers et autres instruments moins reconnaissables sont manipulés par deux femmes en habit d’infirmière et un homme portant un sarrau.

Laboratoire d’anatomie pathologique de l’Institut, 1943

L’Institut du Radium n’est pas un lieu de travail très sécuritaire. La plupart des machines utilisées fonctionnent à très haut voltage et sont sujettes à des courts-circuits. Elles peuvent électrocuter et même prendre en feu ! C’est notamment le cas du radiologiste Albert Jutras qui, en 1936, « se voit entouré de flammes en quelques secondes [et] est brûlé sur une étendue assez considérable […] »

Photographie en noir et blanc d’un jeune homme debout de côté habillé d’un sarreau. Il manipule des boutons rotatifs sur une machine encastrée dans un mur blanc. La machine est constituée de ces boutons ainsi que plusieurs cadrans à aiguilles.

Médecin manipulant une machine, 1949

Photographie en noir et blanc représentant le coin d’une pièce remplie de machine et de filage. Deux appareils composés de plusieurs tubes reliés ensembles suspendus au plafond et attachés aux murs sont installés par dessus deux tables munies de matelas et d’oreillers.

Appareil de traitement à haut voltage, date inconnue

L’exposition au radium et aux rayons X est, déjà à l’époque, reconnue comme étant dangereuse pour la santé humaine. L’Institut tarde à mettre en place un protocole sécuritaire pour ses employés. On apprend, par exemple, dans une lettre de grief écrite en 1946 par les employés de l’Institut, que « Les mesures de protection contre les dangers de radiations ont toujours été rudimentaires et insuffisantes; une infirmière et un technicien sont morts d’anémie due aux radiations. » Garde Dalphond, une infirmière de l’Institut, considère que c’est sa foi en Dieu qui explique sa bonne santé malgré le peu de protection offert par l’Institut :

[Garde Dalphond] avoue avoir travaillé autrefois, dans des conditions terribles. Si elle avait connu la force du métal dont elle dirigeait le rayonnement, elle n’aurait jamais osé s’en servir si librement sans protection.

Photographie en noir et blanc d’une femme avec son habit d’infirmière. Elle est en train de manipuler des boutons rotatifs sur une grande machine rectangulaire qui affiche plusieurs cadrans.

Infirmière manipulant une console d’équipement de radiothérapie, 1949

En plus des dangers encourus par les employés de l’Institut, aucune compagnie d’assurance ne souhaite les couvrir en cas d’accident. La dangerosité des machines et l’omniprésence de radioactivité durant les traitements des patient.es contraint l’Institut à créer lui-même un fonds pour indemniser les accidents de travail. Dans les années 1940, en plus de travailler dans un environnement dangereux pour leur santé physique, les employés et les médecins de l’Institut déplorent un climat de travail toxique.