Des problèmes qui en engendrent d’autres
Bien que nécessaire, le départ du docteur Gendreau ne donne pas un second souffle à l’Institut du radium qui demeure prisonnier d’un cercle vicieux. Les problèmes de locaux, de finances et de relations de travail l’empêchent de rester à l’avant-scène de la lutte contre le cancer au Québec.
En 1926, le déménagement de l’Institut à Maisonneuve le contraint à délaisser son rôle de pionnier dans la recherche scientifique, le temps que soit construite la nouvelle Faculté de médecine de l’Université de Montréal. La Grande dépression de 1929 retarde grandement les travaux et, lorsque la Faculté déménage finalement en 1942, l’Institut du radium n’y a déjà plus sa place.
Après la Deuxième Guerre mondiale, il est évident que le radium ne sera pas le remède miracle au problème du cancer. Les médecins québécois commencent déjà à préférer des traitements radiologiques plus simples et moins dangereux que le radium. Le manque de financement de l’Institut du radium l’empêche de suivre cette évolution. Par exemple, il ne peut se procurer de nouvelles machines utilisant le cobalt-60, qui devient un isotope incontournable dans la lutte contre le cancer au milieu des années 1950.
Dans les années 1960, la Ville de Montréal commence à mettre de la pression pour récupérer l’ancien hôtel de ville de Maisonneuve. Il est de plus en plus évident que l’Institut du radium n’a plus sa place dans le monde médical québécois. Le 30 mars 1967, le docteur Origène Dufresne met la clé sous la porte de l’Institut du radium de Montréal. Dans une relative indifférence, ce premier chapitre de la lutte contre le cancer au Canada se referme.