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Des problèmes qui en engendrent d’autres

Bien que nécessaire, le départ du docteur Gendreau ne donne pas un second souffle à l’Institut du radium qui demeure prisonnier d’un cercle vicieux. Les problèmes de locaux, de finances et de relations de travail l’empêchent de rester à l’avant-scène de la lutte contre le cancer au Québec.

Photographie en noir et blanc d’une salle aux murs de bois laqués et au plancher de carrelage. La salle est meublée d’un lit d'hôpital, d’armoires, d’une table à roues pleine de matériel médical et de quelques machines constituées de grandes cuves de verre et d’acier.

Salle de traitement à l’Institut du radium, 1943

En 1926, le déménagement de l’Institut à Maisonneuve le contraint à délaisser son rôle de pionnier dans la recherche scientifique, le temps que soit construite la nouvelle Faculté de médecine de l’Université de Montréal. La Grande dépression de 1929 retarde grandement les travaux et, lorsque la Faculté déménage finalement en 1942, l’Institut du radium n’y a déjà plus sa place.

Photographie en noir et blanc d’une salle au plafond haut bien éclairée par deux grandes fenêtres tamisée par des rideau mince. Trois lits sont bien visibles sur l’image et disposés de manière à pouvoir accueillir des installations de machines par dessus. Les trois machines ressemblent à des boîtes en métal et l’une d’elles à un grand tonneau couché sur la longueur.

Laboratoire de l’Institut du radium de Montréal, vers 1935

Après la Deuxième Guerre mondiale, il est évident que le radium ne sera pas le remède miracle au problème du cancer. Les médecins québécois commencent déjà à préférer des traitements radiologiques plus simples et moins dangereux que le radium. Le manque de financement de l’Institut du radium l’empêche de suivre cette évolution. Par exemple, il ne peut se procurer de nouvelles machines utilisant le cobalt-60, qui devient un isotope incontournable dans la lutte contre le cancer au milieu des années 1950.

Montage de deux images. À gauche, une femme et un homme sont en train d’ajuster le placement d’une grande machine téléscopique suspendue. Les deux personnes semblent la pointer vers un bac en métal rempli d’eau. À droite, un dessin technique représenté en noir sur blanc. En anglais, les noms des pièces et des matériaux sont inscrits. La définition de l’image empêche de lire les noms des pièces, mais on peut lire la légende des matériaux : Lead; Steel; Heavy metal [Plomb; acier; métaux lourds].

(À gauche) « Bombe au cobalt » utilisé par des étudiant·e·s de physique, vers 1951 (À droite) Plan d’un appareil au cobalt-60, date inconnue

Dans les années 1960, la Ville de Montréal commence à mettre de la pression pour récupérer l’ancien hôtel de ville de Maisonneuve. Il est de plus en plus évident que l’Institut du radium n’a plus sa place dans le monde médical québécois. Le 30 mars 1967, le docteur Origène Dufresne met la clé sous la porte de l’Institut du radium de Montréal. Dans une relative indifférence, ce premier chapitre de la lutte contre le cancer au Canada se referme.

Photographie en noir et blanc d’un hall d’entrée menant vers un escalier. Le hall a des allures beaux-arts avec des piliers de marbre et des murs blancs. Des lumières sont attachées aux piliers et suspendues au plafond. Sur le plancher, on peut voir en carrelage des armoiries très pâles.

Escalier central de l’Institut, date inconnue