La formation des gardes-malades
Les garde-malades, comme leur nom l’indique, s’occupent des patient·e·s hébergé·e·s à l’Institut entre leurs traitements. Elles assistent aussi les médecins et radiologistes dans leur pratique. En plus d’une formation universitaire obligatoire de deux ans, plusieurs d’entre elles suivent des cours d’appoint offerts par la Société des Radiologistes du Canada pour répondre aux besoins et saisir les enjeux spécifiques de la radiologie et des traitements au radium. Garde Martinbault et Garde Dalphond, par exemple, « [détiennent] les secrets du Dr Gendreau au sujet de la puissance du radium. » Durant de nombreuses années, elles vont manipuler des rayons radioactifs aux côtés des médecins.
Les garde-malades employées à l’Institut ne sont pas toutes membres de la communauté des Sœurs Grises. Au contraire, ce métier tend à se laïciser au cours du 20e siècle. C’est d’ailleurs durant cette transition que l’on commence à appeler ces travailleuses des infirmières. L’historienne Yolande Cohen dénote qu’à partir des années 1930, les religieuses laissent de plus en plus de place à des travailleuses laïques, bien qu’elles conservent leur pouvoir d’influence au sein des hôpitaux de la province. Ce processus s’inscrit dans la déconfessionnalisation de la pratique d’infirmière qui culminera au cours des années 1970.