Santé et sécurité à l’Institut
L’Institut du Radium n’est pas un lieu de travail très sécuritaire. La plupart des machines utilisées fonctionnent à très haut voltage et sont sujettes à des courts-circuits. Elles peuvent électrocuter et même prendre en feu ! C’est notamment le cas du radiologiste Albert Jutras qui, en 1936, « se voit entouré de flammes en quelques secondes [et] est brûlé sur une étendue assez considérable […] »
L’exposition au radium et aux rayons X est, déjà à l’époque, reconnue comme étant dangereuse pour la santé humaine. L’Institut tarde à mettre en place un protocole sécuritaire pour ses employés. On apprend, par exemple, dans une lettre de grief écrite en 1946 par les employés de l’Institut, que « Les mesures de protection contre les dangers de radiations ont toujours été rudimentaires et insuffisantes; une infirmière et un technicien sont morts d’anémie due aux radiations. » Garde Dalphond, une infirmière de l’Institut, considère que c’est sa foi en Dieu qui explique sa bonne santé malgré le peu de protection offert par l’Institut :
[Garde Dalphond] avoue avoir travaillé autrefois, dans des conditions terribles. Si elle avait connu la force du métal dont elle dirigeait le rayonnement, elle n’aurait jamais osé s’en servir si librement sans protection.
En plus des dangers encourus par les employés de l’Institut, aucune compagnie d’assurance ne souhaite les couvrir en cas d’accident. La dangerosité des machines et l’omniprésence de radioactivité durant les traitements des patient.es contraint l’Institut à créer lui-même un fonds pour indemniser les accidents de travail. Dans les années 1940, en plus de travailler dans un environnement dangereux pour leur santé physique, les employés et les médecins de l’Institut déplorent un climat de travail toxique.