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Les Sœurs Grises à l’Institut du radium

La première nuit sous notre nouveau toit n’a pas été très bonne ; Le bruit des tramways, des camions, etc, nous a un peu incommodés. Espérons qu’avec le temps, nous finirons par nous habituer.

Chronique des Sœurs Grises, 20 septembre 1927

Dans la première moitié du 20e siècle, les communautés religieuses soignantes occupent une place centrale dans le monde médical québécois. Ce sont souvent des sœurs qui assurent le bon fonctionnement des hôpitaux et qui pratiquent le métier de garde-malade (appelées plus tard infirmières).

Photographie en noir et blanc d’un groupe de 25 femmes en habit de religieuses installées sur trois rangées en estrade. Elles sont dans une pièce aux murs de lattes de bois avec des fenêtres en vitre opaque dans le haut.

Sœurs Grises au premier hôpital Notre-Dame, 1923

Peu après le déménagement de l’Institut du radium dans ses nouveaux locaux à Maisonneuve, les Sœurs Grises sont contactées par l’Université de Montréal pour prendre en charge la direction interne du centre hospitalier. Les archives des Sœurs Grises nous apprennent que l’administration de l’Institut du Radium leur est confiée pour : « Redresser une situation déficiente au milieu d’un groupe qui l’a créée […] ». Elles ont la tâche d’éradiquer certaines pratiques frauduleuses répandues chez certain.es employé.es. Les vols de matériel tels que des couvertures et de la nourriture sont communs avant leur arrivée.

Photographie en couleur d’une ruelle sur laquelle se trouve plusieurs arrières de bâtiments. Au centre, le sujet est un petit duplex à la façade de briques orangées. Sa porte donne à même la ruelle et il est bordé d’une clôture de bois.

Ancien duplex loué par les Sœurs Grises, 2023

Le 19 septembre 1927, avec un pincement au cœur de quitter leurs consœurs à l’hôpital Notre-Dame, les sœurs St-Roch et Coderre arrivent  à l’Institut du Radium. Elles entament leur œuvre le matin même, animées toutes deux par une dévotion pour les malades. Les sœurs seront confrontées à l’insalubrité des locaux de l’Institut et commenceront leur travail en éradiquant une infestation de coquerelles et en offrant un service de repas convenable pour les patient·e·s.

Montage de deux pages d’un cahier utilisé comme journal. À gauche, se trouve la page couverture sur laquelle une écriture manuscrite à l’encre indique «Journal de la maison commencé le 19 septembre 1927». À la mine en dessous il est ajouté «à mai 1936». À droite, se trouve la première entrée datée du 19 septembre 1927.

Premières pages du journal des Sœurs grises, 1927

Écoutez le clip audio avec la transcription : Arrivée des Sœurs Grises à l’Institut du radium

Les sœurs sont aussi appelées à soigner. Certaines accompagneront les patient·e·s en tant que garde-malades, d’autres comme pharmaciennes. Quelques traitements radiologiques seront même pratiqués par des religieuses. Finalement, les sœurs s’assurent qu’un service de soins spirituels soit offert à l’Institut. Chaque dimanche un prêtre officie la messe dans la petite chapelle et un confesseur offre aux incurables l’extrême-onction.

Écoutez le clip audio avec la transcription : Les Sœurs Grises et leurs patient·e·s

En prenant en charge la régie de l’Institut du Radium, les Sœurs Grises se voient confier l’ensemble des tâches qui soutiennent la pratique des radiologistes, technicien·ne·s et médecins de l’Institut. Cela inclut l’achat de nourriture, d’équipement, de meubles et de fournitures nécessaires au bon fonctionnement de l’hôpital, mais aussi l’embauche et la gestion du personnel laïc (sauf les médecins et techniciens) travaillant à l’institut (secrétaires, infirmières, chauffeur et cuisinière).

Montage de plusieurs portraits de femmes en habit de religieuses. On y indique leur nom et le temps qu’elles vont occuper le poste de directrice. En ordre on voit : Sr Saint-Roch, 1927-1932 ; Sr Martine Leclerc, 1932-1935 ; Sr Mélanie Nault, 1935-1937 ; Sr Irène Papineau, 1937-1939 ; Sr S.Jean de l’Eucharistie, 1939-1940 ; Sr Berthe Jeannotte, 1940-1942 ; Sr Aldérie Roy, 1942-1947 ; Sr Imelda Dion, 1947-1951 ; Sr Marie Carignan, 1951-1952 ; Sr Ste-Emilienne, 1952 ; Sr Jeanne Savaria, 1952-1956.

Mosaïque des directrices de l’Institut du radium, date inconnue