Un siècle de fabrication de papier
En 1904, le redéploiement des compagnies de Clergue et l’injection de deux millions par le gouvernement ontarien ont permis le sauvetage in extremis des industries de la métallurgie et du papier qui venaient tout juste d’être établies au Sault. Au cours du siècle suivant, la propriété des usines de pâte et papier a plusieurs fois changé de mains, entraînant à chaque fois une injection importante de fonds en fonction des changements technologiques et des exigences grandissantes du marché.
Superior Paper Company
En 1910, Superior Paper Company est une toute nouvelle une entité corporative. Les propriétaires ambitieux décident d’augmenter la production du papier journal en ajoutant quatre machines de fabrication.
Spanish River Pulp and Paper Company
La Spanish River Pulp and Paper Company se porte acquéreur de la papetière en 1915. La production de papier sulfurisé double en moins de deux ans. On installe des nouveaux lessiveurs de bois et on améliore grandement les méthodes de fabrication de la pâte à papier.
Abitibi Power and Paper Company
L’usine de pâte et papier passe aux mains de l’Abitibi Power and Paper en 1928. Ces nouveaux propriétaires investissent alors des sommes importantes pour augmenter la capacité de production des machines qui ne cesseront de rouler jusqu’à la fin de la Deuxième Grande Guerre.
Ann Zeppa a passé toute sa vie à Sault-Ste-Marie. Son père, son mari et ses enfants ont tous travaillé à la papetière, occupant des rôles variés.
Ann Zeppa partage un souvenir de la carrière de son mari à la papetière.
Transcription de l’audio: Ann Zeppa – La carrière de son mari
Dans cet enregistrement audio, Ann Zeppa se rappelle que ses enfants avaient bénéficié d’un emploi d’été à l’usine de papier.
Transcription de l’audio: Ann Zeppa – Emplois d’été
Ann Zeppa se rappelle de la coupe en argent que lui avait remise les propriétaires de la Spanish River Pulp and Paper.
Transcription de l’audio: Ann Zeppa – La coupe en argent
Après 1946, l’usine connaîtra plusieurs transformations successives jusqu’à ce que la production atteigne le chiffre record de 400 tonnes de papier par jour. Un centre de recherche et d’innovation sera mis sur pied dans le but d’améliorer les méthodes de production.
Ann Zeppa raconte une anecdote concernant son père, décédé des suites d’un accident à la papetière.
Transcription de l’audio: Ann Zeppa – L’accident de son père
L’usine eu un impact sur la vie de ses employés tant du point de vue social qu’économique. Les anciens se rappellent avec nostalgie des clubs de curling et de golf organisés par les travailleurs.
Transcription de l’audio: Ann Zeppa – Les pique-niques de la compagnie
St. Mary’s Paper
Les derniers propriétaires de l’usine de papier en prendront possession en 1987. On y injectera des sommes importantes pour transformer deux machines et débuter la production de papier satiné. Une cinquième machine sera ajoutée afin d’augmenter d’autant la production.
Bob Biagini, un retraité de la St. Mary’s Paper, se rappelle des différentes machines avec lesquelles il a travaillé au fil des ans.
Transcription de l’audio: Bob Biagini
En dépit des investissements majeurs qui ont été consentis, et malgré trois tentatives de restructuration entre 1993 et 2011, la St. Mary’s Paper n’a jamais réussi à devenir rentable. L’usine produira son dernier rouleau de papier en 2011 et restera fermée jusqu’à ce que Riversedge Developments se porte acquéreur du site en 2013, liquide les équipements et entreprenne la rénovation des édifices patrimoniaux.
Si la papetière n’existe plus, la mémoire des anciens travailleurs qui vivent toujours au Sault, demeure quant à elle bien vivante. Un groupe d’entre eux ont ainsi décidé de mettre en commun leurs souvenirs afin de préserver l’histoire de la «Place du moulin», afin que les futures générations puissent apprendre de cet unique patrimoine industriel et en apprécier toute la richesse.