Alfred Lévesque : entre faveur populaire et opposition du clergé
Pour mener à bien ses activités, il compte sur la collaboration de centaines de personnes très bien rémunérées pour l’époque. En effet, un chauffeur pouvait recevoir 12 $ par jour alors qu’un préposé recevait 4 $, soit la moitié du salaire pour une semaine de travail dans un moulin à scie ! Quelle que soit la manière dont il est dépeint, Alfred Lévesque et son commerce illicite ont certainement eu un impact économique non négligeable en région. Les contrebandiers étaient également très impliqués dans les activités organisées dans les paroisses telles que les bazars, les fêtes de bienfaisance et les activités sportives.
Bien qu’ils aient profité des largesses des bootleggers, les curés de Rivière-Bleue comme ailleurs leur ont livré une lutte acharnée afin de mettre un terme à ces activités illégales comme en témoigne cette correspondance entre le curé Ouellet et l’Évêque en 1927 :
Dans cette lettre, l’abbé Ouellet fait part à l’Évêque de tout son désarroi face au fait que le conseil municipal veut abolir le règlement qui prohibe l’alcool à Rivière-Bleue afin de permettre à Alfred Lévesque d’obtenir une licence de vente de bières au détail. Il lui demande son aide pour faire entendre raison aux élus municipaux ainsi que pour faire pression sur le juge qui recevra la demande de licence.