L’arrivée d’Alfred à Rivière-Bleue
En 1915, Damase Lévesque, un commerçant de Frenchville, Maine, vint au Québec pour y établir ses fils. Commerçant aguerri, il saisit toutes les opportunités d’affaires qu’offre Rivière-Bleue, une jeune communauté en pleine expansion. Il y construisit une maison pour son fils Arthur. À la suite d’un malheureux accident, celui-ci se noie au Beau Lac le 17 juillet 1916. La maison reviendra donc à Alfred qui vient tout juste de se marier. Ils y opèrent plusieurs entreprises dont un restaurant et une société d’embouteillage de liqueurs douces servant de camouflage au trafic d’alcool.

Résidence et magasin d’Alfred Lévesque situé au 80, rue Saint-Joseph Nord. Source : Corporation du Patrimoine de Rivière-Bleue.
La maison conserve toujours des traces témoignant des activités illicites de ses propriétaires au cours des années 1920-1930 puisqu’elle aurait été aménagée pour répondre à leurs fins. En effet, celle-ci renferme des trappes au rez-de-chaussée permettant de faire transiter les bouteilles d’alcool entre les diverses pièces de la maison.
L’histoire populaire parle également d’un tunnel qui aurait jadis relié la maison d’Alfred à la Gare, située juste en face, de façon à faire circuler l’alcool voyageant par train incognito. Cette histoire, toujours racontée aujourd’hui est alimentée par un accès au sous-sol qui a été bétonné. Malgré cela, il semble que ceci relève plus de la légende que de la réalité. La propriété a bel et bien abrité différentes cachettes, dont une partie secrète à l’intérieur de la grande glacière servant au restaurant qui n’était accessible que de l’intérieur et qui servait à dissimuler de l’alcool du temps d’Émile Lévesque. De faux puits artésiens ont aussi servi à dissimuler des grandes quantités d’alcool. Ceux-ci étaient dissimulés un peu partout sur le territoire.