Année 2017 – L’inventaire archéologique se poursuit
Encouragés par les résultats de 2016, les archéologues d’Archéo-Mamu décidèrent de poursuivre leur enquête l’été suivant. Un groupe de personnes Innus faisait toujours partie de l’équipe, dont Vanessa Copeau-Collard, qui n’aurait pas raté cette seconde chance ! Plusieurs bénévoles ont également prêté main-forte à l’équipe. Étant donné qu’une grande partie du littoral s’était avérée riche en artéfacts, l’équipe reprit ses recherches à partir de la limite qui avait été atteinte l’année précédente.
De nouveaux indices
Des vestiges ont été déterrés pratiquement dans tous les sondages qui ont été creusés. Un nombre de 182 artéfacts furent récoltés sur une superficie de plus de 22000 m². La majorité des pièces témoignait cette fois d’une présence autochtone ancienne, tandis que 77 artéfacts, dont une pierre à fusil, attestait d’une présence eurocanadienne datant des années 1800, ce qui confirma les hypothèses des découvertes de l’été précédent.
Il est intéressant de noter qu’un des sondages présentait des signes de combustion, comme si un foyer s’y trouvait auparavant. Cette découverte est d’une haute importance car c’est au coeur des habitations autochtones que l’on retrouve généralement des foyers. Quelques artéfacts accompagnaient ce foyer, dont des tessons de poterie d’origine autochtone.
Une occupation autochtone ancienne
Les pots en terre cuite étaient utilisés par les premiers peuples de la région entre – 400 et 1600 de notre ère. Avec la découverte des tessons de céramique retrouvés près du foyer, nous pouvions donc présumer que l’espace avait été occupé vers la fin de la paléohistoire, ou au premier contact avec des Européens. Les autres objets trouvés à proximité du foyer étaient des objets en pierre de différents types, incluant les quartzites et le quartz de la Côte-Nord, les cherts de la côte sud du Saint-Laurent et le silex européen. Ce dernier matériau provient d’Europe, ce qui permit de dire que les occupants du site étaient en contact avec des Européens, et aussi que le site ait été occupé après l’an 1500 de notre ère.
Menace imminente d’érosion
Le sondage où la zone de combustion a été découverte se trouvait à moins d’un mètre du talus de rivage en érosion. Ceci constituait une menace imminente d’érosion, qui exigeait une fouille de sauvetage dans les plus brefs délais.
Archeo-Mamu Côte-Nord 2020