Année 2018 – Après la fouille, le laboratoire
On a expliqué comment faire les fouilles proprement dites, mais cela ne suffit pas pour expliquer un site. La fouille est la partie la plus visible du travail de l’archéologue, mais ce n’est qu’une fraction du travail. Que fait-on une fois que l’artefact est sorti du sol ?
Sur le terrain
Prenons comme exemple un éclat. La première étape c’est de mettre l’éclat dans un sac ou dans une fiole à médicament s’il est extrêmement petit ou fragile. Toutefois, il faut se rappeler d’où venait l’éclat en question. C’est ici que la méthode de fouille paléohistorique se rend utile, puisque nous notons sur une étiquette mise dans le sac le carré, le quadrant et la strate d’où venait l’éclat. Une fois ce sac complété et bien identifié, il est entreposé jusqu’au moment de commencer le travail de laboratoire.
Le nettoyage
L’éclat a donc été mis dans un sac accompagné d’autres artéfacts associés. À ce moment là, c’est normal que les artéfacts soient encore sales et enrobés de terre. Pour nettoyer l’éclat sans l’endommager, on utilise un outil très sophistiqué : une brosse à dents ! L’éclat est alors submergé dans l’eau et brossé pour enlever toute la terre. Il est important de noter que certains artéfacts, particulièrement les artéfacts métalliques, ne doivent pas être mis dans de l’eau au risque de les dégrader. Par la suite, notre éclat est mis à sécher.
Le catalogage
Une fois l’éclat sec, il doit être catalogué. Il est séparé des autres artéfacts du même sac en fonction de ses caractéristiques physiques, qui vont des distinctions générales (ossements, pierre, céramique, etc.) aux distinctions plus spécifiques: par exemple, pour notre éclat, est-il fait de chert ou de quartzite? Si c’est du chert, quel type de chert? Du chert brun lustré ou du chert brun-gris?
Vous comprendrez alors que le travail de catalogage demande une grande connaissance du matériau à l’étude. Un archéologue spécialiste des céramiques serait très à l’aise de cataloguer des millers de tessons, mais se retrouverait totalement dépourvu devant un éclat de pierre. Une fois que les distinctions des artéfacts ont été faites, il ne reste qu’à compter le nombre d’artéfacts dans chaque catégorie, pour chaque strate de chaque quadrant de chaque carré de fouille.
Tous les artéfacts découverts lors d’une fouille archéologique doivent passer par ce processus.
Archeo-Mamu Côte-Nord 2020