Immersion et raccordement
L’étape la plus remarquable des travaux est la mise à l’eau des sept caissons. Pour se faire, il faut d’abord sceller les extrémités des caissons par des cloisons temporaires. La cale sèche est ensuite inondée. Les caissons, pesant chacun 32 000 tonnes, vont flotter à la surface parce qu’ils sont scellés. L’air emprisonné forme un contrepoids et empêche les caissons de couler.
Le batardeau est retiré et la digue au nord est affaissée pour ouvrir la cale sèche. Les caissons sont par la suite remorqués séparément vers une barge qui les échoue dans une tranchée draguée au préalable. On retrouve dans cette tranchée des piliers temporaires en acier qui soutiennent les caissons avant de les joindre. Le lestage se fait par de la pierre introduite par des cheminées.
Un pont roulant injecte ensuite du sable sous la structure pour la mettre à niveau. Les caissons sont accouplés par des vérins mécaniques à titre provisoire. L’espace entre les cloisons est asséché, ce qui enclenche la pression hydrostatique. Cette force correspond à celle qui est exercée sur la structure. Puisque le béton précontraint est conçu pour encaisser des charges excessives, la pression hydrostatique mute en force de succion qui raccorde les caissons.
Le caoutchouc apposé sur une des extrémités du caisson vient alors se coller à la surface métallique de l’autre pour former un joint parfaitement étanche. Par mesure de sécurité, le toit du tunnel est recouvert d’une couche rocailleuse de 4 mètres. Des ouvriers pénètrent ultérieurement à l’intérieur du tunnel, abattent les cloisons en béton aux extrémités et cimentent les joints de façon permanente.