La partie souterraine
Sur le flanc nord, le chantier du pont-tunnel se résume à creuser une fosse profonde de 30 mètres et d’y ériger une section inclinée à ciel ouvert. Les travaux préliminaires sont très complexes, car il faut exproprier 300 familles, fermer définitivement des rues, créer un détour pour la circulation de la rue Notre-Dame, déplacer des services publics (égouts, aqueduc, électricité) et négocier avec le Canadien National pour changer le tracé de la ligne ferroviaire de l’avenue Souligny. Cette section du tunnel est par la suite remblayée pour créer l’effet de creusement d’un bout à l’autre.
Sur l’Île-Charron, une cale sèche est construite à même le fleuve Saint-Laurent. Une section inclinée, jumelle de celle du côté nord, est érigée à pied d’oeuvre et recèle la base de la tour de ventilation sud. Une fois achevée, elle est remblayée au niveau du portail. La terre est ensuite nivelée avec la section supérieure de la cale sèche. Cette dernière loge les sept caissons préfabriqués ainsi que la base de la tour de ventilation nord.
Les matériaux (moraine, roches) excavés pour la cale sèche sont acheminés dans le passage entre les îles Charron et Sainte-Marguerite. C’est pourquoi ces deux îles sont soudées aujourd’hui. Une autre partie des matériaux sert pour les travaux d’agrandissement de l’île Sainte-Hélène à l’occasion de l’Expo 67. Plusieurs entrepreneurs du pont-tunnel travaillent simultanément sur les deux chantiers.