Le prix de la modernité
Les impacts du pont-tunnel à Longue-Pointe sont tout autres. Le noyau villageois, formé en 1719, est presque entièrement démoli et l’église paroissiale, jadis un symbole communautaire, est reconstruite plus à l’est. C’est le caractère villageois du quartier qui disparaît au profit de la modernité routière. L’effacement de ce patrimoine crée un choc chez les générations précédentes qui y étaient attachées.
Le paysage de Longue-Pointe change à jamais. La population augmente fortement et les dernières zones vacantes du quartier sont rapidement loties. Quant aux terrains inoccupés de l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu, ils sont industrialisés dans les années subséquentes. Comme prévu, le Port étend ses activités jusqu’à Longue-Pointe. L’abandon du projet portuaire des îles de Boucherville l’incite à maximiser l’espace dans l’est de Montréal. À terme, le quartier préserve son caractère transitaire qui fut le moteur de son développement depuis le 18e siècle.