Prévoir les déplacements de demain

Carte du réseau autoroutier en construction dans la région de Montréal en 1966.
Archives de la Ville de Montréal
Les villes nord-américaines ont des problèmes communs de congestion automobile dans les années 1950. Ce phénomène vient de l’accroissement rapide du parc véhiculaire et de l’étalement urbain. L’insularité de Montréal fait en sorte que cette problématique des transports est pire qu’ailleurs. Les ponts Honoré-Mercier, Victoria et Jacques-Cartier sont à plein rendement dans les années d’après-guerre. En 1945, près de 3,8 millions de véhicules les empruntent. En 1959, ce nombre grimpe à plus de 30 millions.

Construction de l’échangeur Turcot en 1964. Sa structure était la plus imposante au Canada à l’époque.
Archives du Ministère des Transports du Québec
Les élus admettent l’urgence d’établir de nouvelles traverses sur le fleuve Saint-Laurent. Mais les investissements se concentrent surtout dans l’ouest de la ville en faveur du pont Champlain, construit de 1958 à 1962. L’est de l’île est alors vu comme la prochaine priorité. L’élection de Jean Lesage en juin 1960 est un tournant pour le Québec et le système routier montréalais. Son administration investit largement dans les routes pour rattraper le retard avec l’Ontario et les États américains frontaliers. C’est l’intégralité du réseau autoroutier actuel qui prend forme à cette époque.

Le pont Victoria et sa seconde voie de circulation, ajoutée en 1958.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Le pont-tunnel s’inscrit dans ce contexte d’intensification des travaux routiers. Ces travaux ont deux visées, soient de régler les problèmes de congestion du moment et prévoir la circulation à long terme dans un contexte où l’on croit fermement que la voiture est le moyen de locomotion de l’avenir.

Caravane publicitaire du Parti libéral lors de l’élection générale québécoise de 1960.
Archives du Parti libéral du Québec