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Peter Patterson (1768-1851)

Photographies d’archives aux tons sépia assemblées de façon à créer une vue panoramique. Le premier plan montre des dizaines de piles de madriers entreposés et des billots flottant dans les bassins au pied de la chute Montmorency, qui se trouve à droite, à l’arrière-plan. Plusieurs bâtiments sont visibles au pied de la falaise.

Les moulins à scie au pied de la chute Montmorency

 

Photographie noir et blanc d’un portrait trois-quarts de Peter Patterson. L’homme âgé porte un élégant habit noir et une chemise blanche.

Peter Patterson à 76 ans

Les bassins sont remplis de billots, les madriers s’empilent sur les terrains d’entreposage et de nombreux travailleurs s’activent au pied de la chute Montmorency. Mai 1844 tire à sa fin et Peter Patterson observe l’immense scierie dont il est propriétaire, l’une des plus importantes en Amérique du Nord. Depuis quelques heures, il est aussi seigneur de Beauport. Un sentiment de fierté envahit l’homme d’affaires vieillissant : à sa mort, il léguera un patrimoine considérable à sa fille unique, Mary Jane.

Peter se félicite tous les jours d’avoir décelé le potentiel hydraulique du site plus de 30 ans auparavant. En 1811, il achetait la scierie en construction avec son mentor et partenaire Henry Usborne. Le contexte était favorable : depuis le blocus commercial imposé à l’Angleterre par Napoléon Bonaparte en 1806, les exportations de bois n’avaient cessé d’augmenter au Bas-Canada.

Reproduction d’un dessin au crayon et au lavis marron montrant le haut de la chute Montmorency à l’arrière-plan, ainsi que la falaise et la nature environnante. Un corridor d’eau fait de bois longe le haut de la falaise.

Conduite acheminant l’eau du haut de la chute Montmorency jusqu’aux moulins à scie

Au cours des sept années suivantes, Peter a poursuivi l’amélioration des installations. Alimentée par un corridor d’eau qui canalise l’énergie hydraulique de la rivière, la scierie s’est spécialisée dans la production de bois équarri, de madriers, de mâts et d’autres pièces destinées à la construction navale. Usborne s’étant retiré de leur association en 1823, Peter a continué à développer son entreprise, acquérant au fil des ans de nombreuses terres afin de fournir ses moulins, notamment dans les Cantons-de-l’Est et les Bois-Francs.

Peter est fier de procurer de l’emploi à des centaines de familles. Des deux côtés de la rivière Montmorency, tant à Beauport que sur la Côte-de-Beaupré, particulièrement à L’Ange-Gardien, de nombreux hommes travaillent pour lui comme ouvriers, débardeurs, commis ou draveurs. Grâce à ses moulins à scie, une véritable communauté ouvrière est en train de se former au Sault Montmorency.

Photographies d’archives aux tons sépia montrant d’innombrables planches de bois empilées sur plusieurs mètres de hauteur. Les piles forment un long corridor où s’affairent des travailleurs. Certains d’entre eux sont occupés à prendre des madriers sur une charrette à cheval pour les transférer sur le dessus d’une pile de bois. À droite, à l’avant-plan, un homme en complet-cravate regarde l’objectif.

Travailleurs et piles de madriers au pied de la chute Montmorency

 

Satisfait de la scène, Peter se détourne et se dirige vers sa demeure, Haldimand House, qui se trouve non loin. Son souhait est désormais que sa fille et son beau-fils sachent assurer le succès de l’empire commercial qu’il a bâti à l’ombre de la chute.

Aujourd’hui, Château-Richer se souvient… de la première industrie à avoir occupé le pied de la chute Montmorency, inaugurant la période industrielle de la Côte-de-Beaupré.