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Amanda Gagnon Jalbert (1895-1985)

Amanda Jalbert, née Gagnon, ne semblait pas destinée à passer à l’histoire. D’abord établie à Québec avec son mari, Rodolphe, président de la compagnie de charbon Québec Coal inc., elle s’installe à Château-Richer en 1919. Elle y élève ses enfants avec dévouement et travaille à la ferme avec son mari. En plus de leur terre, les Jalbert exploitent un restaurant en été et possèdent une cabane à sucre qui fait le bonheur de leurs petits-enfants.

Photographie couleur d’Amanda Gagnon Jalbert tenant un bouquet de fleurs. Elle porte une robe blanche à motif imprimé et tient un sac à main. Derrière elle, sur une scène, se trouve une table où sont exposées des pièces d’artisanat textile.

Amanda lors du Congrès régional des fermières en juin 1977

Le 12 février 1942, Amanda pose le geste qui la distingue dans l’histoire de la Côte-de-Beaupré : elle fonde le Cercle de fermières de Château-Richer, qui se spécialisera dans l’artisanat textile. Une édition de l’époque du journal Le Château-Fort explique que la mission du Cercle est à la fois sociale et familiale : l’objectif est de rendre les tâches domestiques des femmes faciles et agréables, tout en rendant la vie rurale attrayante à leurs enfants.

Et quel succès le Cercle connaît-il à ses débuts ! Plus d’une centaine de fermières se réunissent dans leurs temps libres dans un local de la Maison L’Heureux. Elles y confectionnent catalognes, couvertures de laine et tapis crochetés qu’elles vendent ensuite aux touristes à différents endroits dans la paroisse. La cotisation est fixée à 1 $ par année et les membres se partagent deux métiers à tisser, auxquels un troisième s’ajoute rapidement.

Photographie d’archives en noir et blanc où un groupe de femmes alignées sur deux rangs posent pour la caméra dans une grande salle. Le premier rang est composé de femmes assises, tandis que celles du deuxième rang sont debout. Un seul homme, un abbé, se trouve au centre. Des tables placées à l’avant du groupe montrent des pièces d’artisanat textile.

Les membres du Cercle de fermières dans la salle L’Heureux en 1945

 

Femme d’action, Amanda demeure à la tête de l’association jusqu’en 1960. Comme présidente, elle organise les rencontres et veille au bon déroulement des activités. Les membres ont notamment accès à des cours de tissage, de couture et de cuisine. Malgré ses responsabilités, Amanda n’oublie pas de transmettre son savoir-faire. Elle apprend notamment à tisser à sa petite-fille Marie-Rose, qui l’accompagne aux rencontres.

Après le départ d’Amanda, les activités du Cercle s’essoufflent. Heureusement, en 1969, ses petites-filles Marie-Rose et Francine reprennent avec d’autres le flambeau. Toujours actif, le Cercle de fermières de Château-Richer participe activement à la transmission de savoir-faire liés à l’artisanat textile.

Photographie couleur d’un local où se trouvent plus d’une dizaine de grands métiers à tisser.

Le local du Cercle de fermières aujourd’hui

 

Aujourd’hui, Château-Richer se souvient… avec fierté de la fondatrice de son Cercle de fermières. Le local où se réunit l’association depuis 2002 est baptisé « Les Ateliers d’Amanda ».