Albert Gilles (1895-1979)
Ça y est presque ! Après quinze ans, Albert Gilles s’apprête à terminer une œuvre colossale : cinquante tableaux racontant la vie du Christ. Chacun d’entre eux a été minutieusement repoussé à la main sur argent. Que de travail et de patience ! Pour réaliser chaque œuvre, Albert utilise un dessin dont il trace minutieusement le motif sur une feuille de métal – cuivre, laiton, or ou argent.
Issu d’une commande abandonnée, mais complétée par Albert durant ses temps libres, le Christorama témoigne d’une carrière bâtie sur une passion. Tout débute en France, où il a grandi. À l’âge de 12 ans, sa tante lui apprend l’art du repoussé. Plus tard, devenu décorateur d’intérieur, il transforme ce passe-temps en une carrière florissante.
En 1929, Albert gagne les États-Unis, où il décore des bâtiments publics et des résidences privées. Il travaille notamment pour des studios de cinéma à Hollywood. Très demandé, il trouve néanmoins le temps de décorer les demeures de célébrités comme Constance Bennett, Mae West ainsi que Roy et Walt Disney.
Albert s’installe définitivement au Québec en 1937, où il se consacre à la décoration d’églises. En vingt ans, il travaille sur plus de trente d’entre elles, dont les cathédrales de Valleyfield et de Moncton. Et la Côte-de-Beaupré n’est pas en reste ! Pour la basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré, il crée le tabernacle du maître-autel ainsi que les balustrades des chapelles Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours et Saint-Sacrement, auxquels s’ajoutent plus tard trois superbes portes.
Palmyre Gilles décrit la démarche artistique de son père – (sous-titrage disponible en FR et EN) – Regarder la vidéo avec sa transcription (FR)
Conscient des avantages de la proximité du sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré, Albert s’installe définitivement à Château-Richer en 1953. Il construit un atelier en bordure du boulevard Sainte-Anne où il crée, expose et vend ses œuvres. L’artiste y transmet aussi la passion du repoussé à ses enfants, qui reprennent l’entreprise familiale et perpétuent avec énergie cet art qui se perd.
Palmyre Gilles discute de l’héritage laissé par son père sur la Côte-de-Beaupré – (sous-titrage disponible en FR et EN) – Regarder la vidéo avec sa transcription (FR)
Aujourd’hui, Château-Richer se souvient… d’un homme de talent qui a laissé derrière lui un riche héritage : les Cuivres d’art Albert Gilles sont un incontournable pour ceux qui visitent la région.