Arthur Toussaint (1849-1901)
En s’installant à Château-Richer à la fin du 19e siècle, Arthur Toussaint contribue à un essor économique près de la Rivière-aux-Chiens. Tout commence dans les années 1890, lorsqu’il loue les 400 arpents du lot 13 du cadastre de Château-Richer.
En juin 1895, sa conjointe Joséphine achète la terre pour 4 500 dollars. Trois ans plus tard, elle la cède à la société commerciale A. Toussaint et Cie, créée par Arthur et son frère Joseph-Aimé qui souhaitent se lancer dans la fabrication et le commerce de vins et de liqueurs.
Arthur réussit à obtenir l’appui de la ville pour son projet de manufacture de vins : en février 1898, le conseil municipal lui octroie une exemption de taxes pour 10 ans, à condition qu’il n’emploie que des habitants de la paroisse pour construire l’usine et fabriquer le vin.
Quelques mois plus tard, la production débute. Les affaires vont bien pendant un certain temps. Avec les raisins et les concentrés qu’elle reçoit par train, la manufacture produit et embouteille une quinzaine de vins différents. On ajoute aussi une vinaigrerie pour récupérer le vin trop fermenté. La spécialité est le vin de messe vendu aux fabriques. A. Toussaint et Cie fournit même le Séminaire de Québec !
Arthur se noie malheureusement en 1901 et ses parts de la compagnie reviennent à ses enfants. Entre 1906 et 1919, l’entreprise appartient à une société dont Joseph-Aimé Toussaint est membre. La création de la Commission des liqueurs en 1921 sonne la fin de la fabrique de vins, qui a alors de nouveaux propriétaires. Le bâtiment héberge ensuite tour à tour une cidrerie, une entreprise spécialisée dans le fumage et l’emballage de poisson et un élevage de poulets. En 1956, un feu ravage l’usine et détruit la manufacture construite par les Toussaint. Il n’en reste plus aujourd’hui que des souvenirs et quelques pierres.
Aujourd’hui, Château-Richer se souvient… de la période industrielle inaugurée par Arthur Toussaint et dont témoignent des ruines qu’on aperçoit à proximité de la voie ferrée au nord de la route 138, près de la limite de Sainte-Anne-de-Beaupré.