Rose Lachance (1894-1986)
L’été 1949 marque le début d’une nouvelle aventure pour Rose Lachance et son mari, Achille. Construit un peu à l’extérieur du village de Saint-Ferréol-les-Neiges, sur le rang Saint-Nicolas, leur hôtel tout neuf est prêt à recevoir ses premiers voyageurs. Rose n’a pas hésité à investir pour rendre cette auberge attrayante, en dépit des risques. Malgré quelques difficultés dans la réalisation des travaux, elle est certaine que le site, magnifiquement aménagé, répondra aux besoins des vacanciers de Québec en quête de repos et d’air frais. En plus de l’édifice principal en bois rond, de petits chalets bâtis autour du lac artificiel accueilleront des visiteurs. Créé par un barrage, le lac fera le bonheur des touristes. On pourra s’y baigner et y faire des promenades en chaloupe dont on se souviendra longtemps.
Pour Rose, l’ouverture de l’Auberge du Lac n’est que le début. Afin de garantir l’avenir de ses employés et de sa famille, elle doit rendre le séjour des vacanciers inoubliable. De la Saint-Jean-Baptiste jusqu’à la fin octobre, le personnel travaillera sept jours sur sept. Mené avec autorité par Rose, il organisera des soirées dansantes et des réceptions : l’accordéon fera entendre sa mélodie d’un bout à l’autre du lac.
Ce n’est pas tout ! Rose est également propriétaire d’autres entreprises dont elle doit assurer le succès. Depuis les années 1930, son époux et elle sont possèdent un magasin général à Saint-Ferréol, dont ils ont confié la gestion à leur neveu Philippe, et auquel ils ont ajouté un hôtel de six chambres et un restaurant.
Tous ces projets ne font pas peur à Rose, bien qu’à l’époque, le monde des affaires soit habituellement réservé aux hommes : c’est une femme d’action et une meneuse née. Qui aurait cru que l’avant-dernière des huit enfants d’un cultivateur, mariée à un laitier de l’Île-aux-Grues deviendrait une femme d’affaires avant-gardiste et avertie ? Qu’à cela ne tienne, Rose entend bien laisser sa marque et créer une tradition de villégiature dans son village natal.
Aujourd’hui, Château-Richer se souvient… d’une entrepreneure pionnière et des vacanciers qui traversaient le village en route vers l’Auberge du Lac et l’air pur de Saint-Ferréol-les-Neiges.