Clinton et le Plan d’entraînement aérien du Commonwealth britannique
L’Entraînement radar à Clinton
[Cette lettre fictive est basée sur des documents d’archives du Musée des secrets du radar]
Clinton, le 14 septembre 1943
Chère Alice,
La chose la plus étrange est arrivée l’autre jour : J’ai failli tirer sur le commandant de la station! Comme tu sais, je suis affectée à l’école de radio no. 5, tout près de Clinton, en Ontario. Je fais partie du Pon PM, donc c’est ma responsabilité de défendre la base. Toute personne non identifiée qui s’approche de la base après le couvre-feu est considérée un saboteur potentiel.
Mercredi soir dernier, je patrouillais devant la porte est quand j’ai aperçu quelqu’un s’approcher. J’ai appelé : « Identifiez-vous! » mais la personne n’a pas répondu et ne faisait que marcher. Alors j’ai demandé à nouveau. Et encore rien. Là, je commençais à m’inquiéter, alors, comme on nous l’avait ordonné, j’ai tiré un coup de semonce en direction de cet étranger. Cela a plutôt piqué son intérêt.
Les spots se sont pivotés vers nous et j’ai finalement pu distinguer son visage — et je me suis rendu compte que je venais de tirer sur K.R. Patrick, le commandant de la base lui-même! Il a crié — tout en continuant sont approche, remarque — : « Que diable fais-tu, imbécile? Tu aurais pu me tuer! » et j’ai répondu « Les ordres sont les ordres. Pour la troisième fois, identifiez-vous! » Là, il comprit ce qui se passait. Il s’est rendu compte que c’est lui qui avait tort. Il a appelé son nom, son rang et son numéro. Quand s’il rendu jusqu’à moi, il m’a montré sa carte d’identité.
Il s’avère qu’il était tellement perdu dans ses pensées qu’il ne m’avait pas entendu. Le coup avait été un choc pour lui, tout comme de le voir là avait été un choc pour moi! Apparemment, il était en ville pour des affaires personnelles et il avait décidé de revenir à pied. Il s’est détourné dans les bois et n’avait pas pu retrouver son chemin avant le couvre-feu.
Hormis ce peu d’enthousiasme, je vais bien. J’espère que les petits vont bien à l’école et qu’ils ne te posent pas trop de problèmes. Et j’apprécie beaucoup les biscuits que Marie a envoyés. Dis-y qu’ils étaient délicieux. Dis-y aussi que la nourriture s’est beaucoup améliorée depuis que l’ARC a pris le relais des Britanniques. Rappelez-moi la prochaine fois que je partirai en permission de te parler, à toi et à ta famille, de la bataille de nourriture que j’ai dû rompre l’année dernière…
Ton frère qui t’aime,
Peter
P.S. Ne le dis pas à Maman! On sait tous les deux qu’elle ne trouverait pas ça drôle. Et je finirai juste avec une lettre laconique me disant de ne pas presque tirer le monde.
P.P.S. Peut-être qu’un jour ils me diront ce que je garde. C’est étrange de travailler sur une base des forces aériennes qui n’a même pas de piste. Mais je suppose qu’il y en a déjà assez dans la région.
Sites locaux du Plan d’entraînement aérien du Commonwealth britannique
En 1939, la Grande-Bretagne, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont signé un accord relatif au Plan d’entraînement aérien du Commonwealth britannique (PEACB) visant à former le personnel pour qu’ils puissent servir dans d’autres pays. En 1941, les États-Unis se sont rajoutés dans le PEACB. Le Plan a formé le personnel navigant, composé de pilotes, de navigateurs, de viseurs de lance-bombes, d’opérateurs sans fil radiotélégraphistes à terre et des mécaniciens de bord.
Le PEACB prévoyait former plus de 131 000 équipages canadiens et alliés au cours de la Seconde Guerre mondiale. En quelques mois, le gouvernement a construit des terrains d’aviation, des écoles et d’autres établissements de formation de zéro. D’autres lieux ont été rénovés et réutilisés. De nombreuses personnes ont créé des entreprises pour soutenir l’effort de guerre du gouvernement. Chaque province a fait sa part.
Le PEACB a créé près de 200 nouvelles institutions dans près de 150 communautés à travers le pays. Il y avait 11 bases et terrain de dégagement autour de London. Ceux-ci incluent :
- Aylmer : École de pilotage militaireno 14 (qui a par la suite déménagé à Kingston) et école de pilotage no 1
- Centralia : École de pilotage militaire n° 9
- Clinton : École de radiogoniométrie n° 31
- Fingal : École de bombardement et de tir n° 4
- Goderich : École de début n° 12
- London : École de début n° 3 et école d’observateur de l’air n° 4
- Thomas : École d’instruction technique n° 1
Avant la fin de la guerre, le PEACB aurait formé avec succès plus de 131 000 militaires des pays du Commonwealth britannique et des pays alliés. Le PEACB était l’une des contributions les plus importantes du Canada à la Seconde Guerre mondiale, et les effets du programme sont demeurés répandus dans les communautés impliquées pendant des générations. De nombreux participants au programme se sont installés dans ces communautés etde nombreuses femmes ont marié les hommes qu’elles avaient rencontrésau cours de ce programme.