La Women’s Auxiliary Air Force et le radar
La WAAF (Women’s Auxiliary Air Force) était une division entièrement féminine de la Royal Air Force. Elle a été créée en Grande-Bretagne au début de la guerre, en 1939. Les femmes y recevaient une formation de base et ont chargées de surveiller des stations radar, des télégraphes, des communications téléphoniques, etc. Les Canadiennes ont également participé à ces opérations. Au Canada, les forces aériennes auxiliaire féminine s’appelaient la « Canadian Women’s Auxiliary Air Force(CWAAF) » et effectuait les mêmes tâches que leurs homologues britanniques. Certaines ont même été affectées à l’étranger. Avant la fin de la guerre, plus de 15 000 femmes s’étaient jointes à la CWAAF.
Janet Adelaide (Taylor) Bates
Jan Bates a fait partie de la CWAAF pendant la Seconde Guerre mondiale et, comme tout autre personnel radar, était régie par la Loi sur les secrets officiels jusqu’en 1991. Au cours de son service militaire, elle avait rencontré son collègue, George Fredrick Bates. Ils se sont mariés après la guerre et sont éventuellement devenus membres du Musée des secrets du radar. Mme Bates est décédée en 2012.
[Lettre basée sur des entretiens d’histoire orale]
Mes très chers Maman et Papa,
Je suis vraiment désolée qu’il m’a fallu autant de temps pour vous écrire. La Royal Air Force nous a tenus très occupées avec la formation. Il y a peu de temps réservé pour un tel luxe.
Je ne peux pas parler en détail de mon travail en tant que Commis spécial. Il suffit de dire que le travail que nous accomplissons peut renverser le cours de cette terrible guerre. Je suis heureuse d’avoir suivi les conseils de mon oncle et de m’être inscrite au poste le mieux rémunéré. Le travail est difficile et un peu solitaire, mais en vaut la peine.
Écoutez le propre compte de Jan avec la transcription.
Les conditions ici sont tellement isolantes. Je me lasse des cours de 6 semaines ici et là. Chaque cours est sur une machine nouvelle et différente. Je suppose que c’est le prix à payer pour être accomplie dans son travail. La toute dernière est surnommé OBOE. Je suis sûr que les censeurs ont élucidé une grande partie de ceci, mais cela m’aide, de l’écrire.
Il y a eu un point positif dans toute cette histoire. Lors de ma dernière affectation, à Hawkshill 6, j’ai fait la connaissance d’un jeune et charmant Canadien. Il s’appelle Frederick Bates, un mécanicien radio de l’ARC. Nous montons ensemble pour travailler à tous les matins ; mon ami a commencé à changer de place avec lui afin que nous puissions discuter davantage. Je vous ferai savoir si cette relation se transforme en quelque chose de plus. Si j’ose le dire, je pourrais même épouser cet homme.
Mon temps passé à grandir en Espagne me manque. Il faisait tellement plus chaud que mon internat à Édimbourg. Cependant, si je n’avais pas été là au début de la guerre, je n’aurais jamais eu cette incroyable opportunité. En plus, c’était soit s’inscrire auprès des forces aériennes quand je l’ai fait, soit être conscrite plus tard. Je sens que j’ai pris la bonne décision.
Votre fille qui vous aime,
Jan
**addendum – 10 novembre 1992 – En fait, je l’ai épousé, ce Fred Bates – il était trop beau pour laisser tomber. Nous avons déménagé au Canada et nous nous sommes installés à Dundas, en Ontario, après la guerre. Je ne l’avais jamais envoyée, cette lettre (quelques secrets de trop), mais je l’avais gardée comme souvenir de mon temps passé au radar. Ça fait du bien de pouvoir en parler maintenant.
Edna Mae (Burrows) Simpson
Edna, également connue sous le nom de Bunny, était membre de la WAAF en Grande-Bretagne. Au cours de son service au radar, elle a rencontré son mari, Douglas Simpson, et s’est installée au Canada en tant qu’épouse de guerre. Elle a été interviewée par le « Living Memories Project » où elle a raconté son histoire. Edna est décédée en 2014, à l’âge de 92 ans.
[Texte adapté de son entretien d’histoire orale]
Une lettre
Ma chère maman,
J’étais tellement contente de recevoir ta dernière lettre. Le plan serait de rester à Lizard Point pendant encore un peu plus longtemps. La guerre est finie, mais il reste encore beaucoup à faire ici.
C’est incroyable de voir la distance que j’ai parcourue — que nous avons tous parcourues, à vrai dire – depuis qu’on m’a déployée toute fraîche et disposée à Walton-on-the-Naze. Je pense qu’aucune d’entre nous filles ne savait vraiment ce qui se passait. C’était un baptême de feu pour nous tous.
L’avantage pour moi c’est que je n’avais pas à me soucier de la censure. Je ne pouvais dire à personne ce que je faisais parce que moi-même je ne savais pas ce que je faisais! Cela dit, c’est certain que lorsque la RAF avait des postes vacants à l’école de radio, nous avons reçu plus que suffisamment de formation.
La campagne du sud n’a rien à voir avec la campagne chez nous. Il a fallu un certain temps pour s’y habituer, mais au moins je n’ai jamais eu à quitter la mer. Malgré tous mes regrets à ne pas avoir pu pouvoir me joindre au Service féminin de la Marine royale du Canada (SFMRC),je tiens à cœur mon temps en tant que WAAF. Sauf pour ce temps au Pays de Galles – s’il fallait encore que je mange de cet affreux « scran ». Mais même la nourriture et l’hébergement moches dans ces huttes Nissen sont préférables à se trouver dans l’armée.
Lizard Point est tout à fait charmant. C’est comme un immense champs jusqu’à ce qu’on arrive à la côte, qui est aussi rocheuse qu’on pourrait imaginer. L’eau est beaucoup plus chaude que chez nous. S’il y a une bonne chose à propos du sud, c’est ça.
Si vous êtes partant, je pensais amener Doug Simpson pour une autre visite le mois prochain, lorsque nous serons tous les deux partis en permission. Vous vous souviendrez de lui, il est ce jeune mécanicien de radio canadien que j’avais ramené à la maison lors de ma dernière visite. Il n’arrête pas de parler de rencontrer de nombreuses personnes du ministère de la Santé. Nous sommes restés en contact autant que possible avec la guerre. Avec toutes les différentes affectations et tout, il est parfois impossible à ne pas perdre le contact.
Laissez-moi savoir dès que vous le pourrez ; j’aimerais finaliser les plans bientôt. Je ne veux pas l’inquiétude d’un voyage de dernière minute comme la dernière fois. Vous savez comment ça s’est passé.
Affectueusement,
Bunny
PS Mon amour à toute la famille.
Courtesy of Edna Simpson and Jan Bates