L’Entraînement radar en Angleterre
Les stagiaires canadiens en Angleterre
Du personnel militaire canadien a été envoyé en Angleterre pour y suivre un entraînement pendant la Seconde Guerre mondiale. Les Canadiens ont ensuite été déployés partout en Angleterre, et certains sur les fronts canadien et britannique de l’Europe continentale.
[Extraits d’un journal fictif d’un stagiaire en radar canadien qui se trouve en Angleterre ; texte basé sur les documents d’archives du Musée des secrets du radar]
Angleterre, le 3 février 1941
J’ai rencontré beaucoup plus de monde ici en Angleterre que je n’aurais pu imaginer. Les gars qui travaillent à la radio viennent du monde entier et de tous les horizons. Il y a beaucoup de Canadiens ici, bien sûr, et des Britanniques aussi, mais ça va sans dire étant donné où nous en sommes. J’ai rencontré un gars de l’Idaho qui a commencé dans le magasin de radios de son oncle.
Mais ce à quoi je ne m’attendais pas, c’était de rencontrer un homme de la marine néo-zélandaise qui travaillait sur le même type de radio que moi. Je ne me serais jamais attendu à ce que je rencontre quelqu’un de là-bas — encore moins à une station radar en Angleterre. On s’est vraiment amusé en parlant de la formation que nous avions tous les deux suivie avant notre départ outre-mer. Ô, que le bruit de la ville et la vue de l’océan me manquent lorsque je regarde vers l’est.
Angleterre, le 15 février 1941
J’ai assisté à mon cours, j’ai mangé du thé au mess et fini de lire Ivanhoe. Dans le mess, je parlais à un type qui est venu ici pour apprendre une nouvelle technique radar. Je ne sais pas où se trouvent les autres postes de formation, mais j’ai entendu dire qu’il en a quelques autres et qu’ils ont chacun leur spécialité. Là où je suis, nous nous concentrons sur Chain Home, ce qui est assez intéressant. Mais j’ai entendu qu’aux autres stations ils forment des unités de radar mobiles. Mais au moins avec CH, j’ai une sécurité relative, moins les bombardiers.
Angleterre, le 12 mars 1941
Mes 6 semaines de formation sont terminées. Je suis tellement heureux de pouvoir quitter cet endroit. Le paysage est assez beau, mais je veux voir un peu plus du pays. Grand-maman m’a envoyé une lettre de chez nous la semaine dernière. Elle m’a raconté à quel point qu’elle aimait partir en vacances dans le Lake District quand elle était petite. Cela ne me dérangerait pas d’être affecté là-bas si j’en ai la chance. Je lui enverrai peut-être des photos, pour lui faire voir comment ou si la région a changé.
L’Entraînement à Yatesbury
[Extraits d’un journal fictif d’un instructeur de cours WAAF à Yatesbury ; texte basé sur les documents d’archives du Musée des secrets du radar]
Angleterre, le 12 mars 1943
J’ai eu mes papiers de transfert aujourd’hui. Apparemment, mon expérience avec les réseaux CH et CHL me qualifie pour enseigner aux nouvelles recrues à utiliser l’équipement sans le casser. Ils m’ont dit que j’enseignerais à Yatesbury. Cela devrait être assez semblable à Cranwell, j’imagine.
Je crains ne pas avoir le talent d’enseigner que les commandants semblent voir en moi, par contre. Imagine si je devenais un enseignant comme Thompson, le Ciel nous en préserve. Cet homme était l’un des pires enseignants que j’aie jamais eu. Il a avait le don de prendre des équipements fascinants et les rendre plate à mort. Mary et moi prévoyons d’aller au village demain lorsque notre quart de travail sera terminé. Une chose est certaine pour Yatesbury : cela ne pourrait pas être plus isolé qu’ici.
Yatesbury, le 21 mars 1943
Je suis arrivée à Yatesbury il y a quelques jours. J’avais raison, c’est beaucoup plus vivant ici qu’au Pays de Galles. Il y a un village de 6 000 à côté, appelé Calne. Et Swindon n’est pas trop loin, quand j’ai une journée libre. J’ai déjà rencontré quelques-uns des autres instructeurs. Arthur Clarke enseigne ici et fait aussi des recherches. Je pense qu’il a dit que c’était GCA. C’est un gentilhomme un peu gai.
Je commence à enseigner demain. Ce premier groupe de filles vient de partout. Certaines sont nouvelles dans tout cela, tout juste sorties de l’instruction de base. D’autres sont là pour de l’entraînement sur un nouveau type de radar (elles veulent une promotion). La salle de classe est assez belle et l’équipement est abondant, si un peu démodé. Mais ça ira. Tout ce qu’elles ne sauront pas après six semaines avec moi, elles pourront apprendre quand elles arriveront à leurs affectations. Toutefois, je me trouve un brin nerveuse.
Yatesbury, le 2 mai 1943
Mon premier cours est déjà terminé. Ces six semaines sont passées tellement vites. J’ai l’impression que j’ai à peine commencé à connaître les personnes que j’enseignais, que je me trouve maintenant avec un tout nouveau groupe avec qui se familiariser. Au moins je n’aurai plus à m’inquiéter de m’habituer à la station. C’est le bon côté de ne pas se faire constamment transférée — comme Mary. D’après ce que je sache, elle était à une petite station donnant sur la Mer d’Irlande.