L’Entraînement radar à London, Ontario

L’Université de Western Ontario

L’Université de Western Ontario (UWO), fondée en 1878, demeure toujours l’une des meilleures universités du Canada. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle comptait parmi les écoles qui offraient une formation avancée en électronique. Cela a commencé en 1940 quand l’université a organisé un cours d’été à la radio pour les étudiants de quatrième année en physique. Il y avait également cinq anciens étudiants en physique de l’UWO en Angleterre qui travaillaient avec l’Amirauté britannique.

À l’UWO, le premier cours de radiophonie géré par l’ARC s’acheva au printemps 1941. L’université commença à former des hommes au métier de mécanicien radio avant même que la RAF n’ouvre sa base à Clinton. Un ancien étudiant confirme que l’université avait engagé des spécialistes en radio pour enseigner ces cours, ce qui a permis au personnel régulier de continuer à enseigner et à faire de la recherche sans leur rajouter de tâches d’enseignement supplémentaires.

L’édifice des sciences de l’Université de Western Ontario, où ont eu lieu des cours de physique et d’électronique

Le premier cours de radio et d’électronique offert à l’Université n’avait que 30 candidats, dont 17 qui ont complété le cours avec succès. Parmi ceux-ci, seulement  9 étudiants étaient invités à revenir l’automne suivant pour compléter des cours supplémentaires.

Sur les 17 étudiants qui ont suivi le cours, 14 sont devenus membres des forces armées en avril suivant : 11 dans les forces aériennes, 2 dans l’armée et 1 dans la marine. Il y avait un étudiant qui n’a pas été recommandé pour une formation supplémentaire rendu à la fin du cours.

L’École Secondaire H.B. Beal

La formation en technologie de guerre à London ne se limitait pas à l’enseignement postsecondaire : Il semblerait que l’écolesecondaireH.B. Beal à London ait également joué un rôle. L’école a été fondée en 1913 pour fournir aux étudiants une formation professionnelle dans les domaines de la technologie et de l’art, en plus d’offrir des cours traditionnels.

Après le déclenchement de la guerre en Europe, le personnel de H.B. Beal a continué à respecter son mandat. L’école a offert aux étudiants et soldats canadiens de nombreux cours sur les nouvelles technologies, ce qui a aidé l’effort de guerre des Alliés. Le besoin de formation était tellement important que l’école restait parfois ouverte 24 heures par jour. La formation technique à Beal était axée sur la mécanique, la radio et les communications – et il est presque certain que plusieurs finissants de Beal seraient formés au radar à l’ARC Clinton par la suite.

Formations secrètes à London

[Article fictif du quotidien de la ville de London, The London Free Press ; texte basé sur les documents d’archives du Musée des secrets du radar]

LONDON, ONTARIO, le 4 septembre 1943

Bien que nous sachions très peu sur l’entraînement secret qui s’est déroulé à la base de l’ARC à Clinton, nous avons pourtant été en mesure de rassembler certaines informations. Il semblerait que chaque recrue potentielle devait obligatoirement posséder des connaissances de base en théorie de la radio et en électronique. Pour suivre une formation avancée à la base RAF / ARC Clinton, les recrues doivent tous passer un examen.

Les troupes de l’armée et de la marine américaines arrivent à la gare de Clinton (1941)

Afin d’actualiser les connaissances et de permettre aux hommes de devenir rapidement opérationnels, des cours sur l’électronique et la radio sont offerts à 13 universités à travers le Canada.

Chaque cours dura 16 semaines et comptait entre 200 et 300 finissants potentiels. Cependant, en raison de la nature avancée du sujet, les taux d’échec étaient assez élevés. Des sources confidentielles confient que 40% des étudiants n’ont pas même pu réussir le cours. On référait aux ensembles de diplômés comme « escadrons », en dépit du fait que leur entraînement n’avait rien à voir avec le pilotage d’avions.

Ceux qui avaient échoué leur cours ne pouvaient pas nous dire quels entraînements et formations secrets se déroulent à la base de Clinton, tandis que les finissants ont refusé de parler à la presse. On ne peut que supposer qu’ils étaient assermentés au secret dès leur arrivée. Qui ne sait combien de temps qu’ils seront tenus à garder leurs secrets.